The weeping song
Au bord de la rivière est un film ténébreux servi par d’excellents acteurs.
James Levy (Reef Ireland) est un jeune homme épileptique qui est en détention depuis quelques années dans un centre pénitentiaire pour mineurs à Melbourne.
Il a été reconnu coupable d’avoir noyé, lorsqu’il était enfant, le jeune garçon Chris dans une rivière du parc de Warrandyte situé au sud de l’Australie.
Le film s’ouvre sur l’audition de James, le jury examinant la possibilité d’une libération conditionnelle en considérant, d’une part, que le corps de l’enfant noyé n’a jamais été retrouvé et, d’autre part, en reconsidérant son affection neurologique qui le plonge toujours dans une confusion mémorielle de la scène de noyade, ce qui ne lui permet pas de reconnaître les faits.
La libération conditionnelle lui est accordée. Libre, il peut donc quitter Melbourne pour retourner, avec une détermination remarquable, au parc de Warrandyte, afin de mener sur place et par lui-même, la recherche difficile de la vérité. Il espère ainsi pouvoir recouvrer la mémoire de l’évènement et apporter à la mère de l’enfant les circonstances exactes du drame. Pour cela il doit impérativement retrouver le cadavre de Chris.
Les composantes du thriller vont s’intensifier dés son retour auprès du petit bourg à proximité de cette rivière, habité par des personnages le plus souvent austères, rustres, mystérieux où le pathos est patent.
Le réalisateur va alors nous faire découvrir, de manière labyrinthique, oppressante, les protagonistes et leurs imbrications relationnelles, dans l’ordre aléatoire des brides de mémoire que James s’efforce de faire émerger..
James fera la connaissance de Damien (Charles Grounds), un ado qui habite un baraquement adjacent au sien. Sa mère Paige Levy (Kerry Fox) et son nouveau compagnon, Wayne (Robert Taylor) viendront le rejoindre pour quelques jours.
Son ancien ami Anthony (Tom Green) qui était présent lors de la noyade, et envers qui il éprouve désormais de l’animosité, lui rendra visite.
James et Damien iront à la ferme de Mary, une femme qui aime et s’occupe de plusieurs chiens tout en se protégeant des chiens sauvages très nombreux dans cette contrée. Elle leur apprendra qu’Anthony, avec un autre garçon, Ray Lewis, ont tué un de ses chiens il y a quelques années…
James parlera avec Amos, propriétaire du magasin local, qui lui dira être victime de chantage de la part d’ Anthony. Il lui révèlera qu'Anthony et son frère Joe ont une sœur cadette, Bettina, qui a soudainement disparue…
James rencontrera les parents et la petite soeur de Damien. Il ira aussi voir le père d’Anthony, qui habite une maison sur la colline Mountain road qui surplombe la rivière…
Ce long métrage, émaillé par la musique de Mendelssohn (5e symphonie) et Beethoven (7e symphonie) immerge le spectateur dans un maelstrom de signes, d’adversité, de mensonges, de trahison, de violence, de perversion, de noirceur au service d’une intrigue bien menée et soutenue par l’intensité de très belles scènes cinématographiques. Le thriller est réussi tant l’on souhaite jusqu’à la fin discerner clairement la culpabilité ou l’innocence de James.
Se substitue, et de subtile manière, à la magnifique dernière image du film, la magnificence de la chanson de Nike Cave « The weeping song », comme pour prolonger harmoniquement l’amour qui semble naître entre James et Damien, tout en réminiscence avec la tonalité générale du film, ce qui fait sens.