Bacri & Jaoui sont malins, et c’est une bonne nouvelle. Ils ont compris ce qui faisait la lourdeur de leur précédent film, (http://www.senscritique.com/film/Parlez_moi_de_la_pluie/critique/26675294) à savoir de l’autocitation paresseuse et sans inventivité, de la dénonciation peu convaincante des travers humains.
Ici, l’idée de départ, assez audacieuse pour leur public habituel, consiste à décliner l’univers des contes dans les récits multiples où l’on retrouve les histoires de cœur et de filiation habituelles.
Le regard posé sur ces thématiques est assez noir et cynique, notamment sur les enfants, un sujet peu abordé par le couple, et pour cause. En s’attaquant, même brièvement, au sujet, ils pointe aussi leurs manquements et leur nombrilisme, et leur inaptitude aux épreuves habituelles de la vie, ces fameuses quêtes que les contes nous formalisent.
Les comédiens sont assez touchants, le traitement choral fonctionne plutôt bien, même si comme toujours, Bacri écrase de sa présence les autres qui peuvent faire pâle figure par instant.
C’est peu ambitieux, un peu longuet, mais assez tendre, et pour une fois, je prends, ce qui est déjà en soi une sacrée réussite.