Grosse déception que je ne m'avoue pas à moi-même en surnotant un peu ce "documentaire" (je mets des guillemets par principe vu qu'il s'agit de Herzog, qui ne fait ni des fictions ni des documentaires, juste des films, mais on en est quand même très proche) sur les volcanologues Katia et Maurice Krafft, réalisé à l'occasion de la numérisation / restauration d'une partie des films et photos appartenant au couple. Sans doute que le Herzog d'il y a 30 ans aurait réussi à rendre incroyable le matériau brut, avec ses innombrables images de poésie brûlante et de lave en furie, dans un style qui aurait été voisin de "Leçons de Ténèbres" par exemple.


Mais Herzog, 80 ans, n'est pas l'auteur des images qu'il manipule, et produit un film un peu terne, et ça me crève le cœur de la dire mais un peu raté aussi. Une introduction présentant la mort des Krafft pour tuer tout potentiel suspense, un enchaînement chronologique de volcans visités, et puis le final avec tentative de le rendre mystérieux et captivant. C'est bien triste et plat tout ça, surtout que dans l'idée Herzo avait déjà fait la même chose, raconter une histoire avec les images de quelqu'un d'autre, avec "Happy people : un an dans la Taïga" (2011) en collaboration avec Dmitry Vasyukov. Je n'ai pas vu "Au fin fond de la fournaise" mais je vois difficilement comment faire moins bien sur un sujet pareil — même avec une non-éruption il avait fait quelque chose de très bien dans "La Soufrière" (1977), c'est dire.


Bon ceci dit, il rend bien compte de la folie du couple qui ont pas mal joué avec la mort au cours de leur vie, et il montre bien l'erreur face à cette coulée pyroclastique meurtrière sur le flanc du mont Unzen, au Japon. On voit aussi que Herzog s'amuse de comment les Krafft apprennent à se mettre en scène et à devenir des cinéastes en un sens. Mais bon, la lave en fusion qui virevolte sur fond de musique classique, ça va un moment, j'aime être bercé par la voix de Herzog qui dit "j'aurais donné beaucoup pour être leur compagnon d’expédition", malheureusement on tourne en rond assez vite.


Mais un film de Herzog, quel qu'il soit, restera toujours une sucrerie en ce qui me concerne.

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le 13 oct. 2022

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Morrinson

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