Question de feeling...

J'ai passé un agréable moment devant "Au-delà de la voie ferrée".
Ce film est assez simple au fond, le scénario étant très prévisible, meme si certains détails laissent le doute quand au fin mot de l'histoire. Mais ces détails en question ne servent que d'artifices pour empecher le spectateur de comprendre un peu trop vite quel est l'enjeu de l'histoire qui nous est contée.
Bon, ce film manque clairement de génie dans son script. Pourtant, il s'en dégage une ambiance d'errance nostalgique, un espèce de souffle doux-amer...la bande sonore qui sonne très "teenager" du début des années 2000, les couleurs un peu automnales, le vide dans le quotidien des personnages et des décors, bref, tous ces choix de réalisation ont résonné en moi.
Le film est loin d'etre excellent, et peut meme paraitre un peu candide à certains égards, mais il dégage quelque chose de vrai et de tendrement mélancolique.
De plus, à ce que j'ai pu voir sur la fiche technique, le film a été réalisé, écrit, et monté par une seule personne: A. D. Calvo, et il y a peu de personnes au générique de fin. Le film a donc été réalisé avec très peu de moyens, mais pleins de bonnes intentions à en voir le résultat.
Je ne conseillerai donc pas ce film a un public exigeant, élitiste, et fermé d'esprit. Je ne le conseillerai pas n'on plus à un public adepte de films faciles et accessibles, car malgré la courte durée du film, il peut paraitre long à certains, le film n'ayant aucune scène "punchy". En effet, tout est très posé et assez lent, ce qui amplifie cette impression de routine et d'errance du personnage central.
Certains préférent ne voir que des films cultes, ou des "chefs-d'oeuvre", la vie étant trop courte pour la perdre à voir des films qui ne sont ni excellents, ni mauvais. Je peux le concevoir parfaitement, mais pourtant, ce genre de petite olive dans le grand banquet qu'est le monde cinématographique m'apporte à moi quelque chose de frais, d'autant que j'ai accroché à l'aura que dégage le film. Mais c'est très subjectif, et certains ne le percevront peut-etre pas du tout de la meme manière que moi, ne verront pas ce dont je parle. Le ressenti, que ce soit pour le cinéma, ou d'autres formes artistiques, est quelque chose de très personnel, car il agite des cordes différentes selon les instruments de chacun.
Comme le suggère le film, tout est une question de choix, ces choix qui peuvent s'avérer aussi positifs que néfastes. A vous donc de choisir si vous souhaitez vous laissez emporter par cette fable voluptueusement maussade, et laisser votre esprit élitiste et critique de coté le temps d'une heure et une trentaine de minutes, ou si vous préférez poursuivre votre chemin en vous concentrant sur vos propres priorités, ce qui serait tout à fait compréhensible également.