What Dreams May Come n’a pas rencontré le succès au box office, ce n’est pas étonnant, ce n’est pas un film commercial, d’abord par son thème : la vie après la mort qui peut insécuriser les spectateurs et ensuite par l’étrangeté de sa réalisation, ce film est un véritable ovni dans le paysage cinématographique !
Pour ma part, j’aime beaucoup ce film, d’abord en raison de la présence de Robin Williams. Je l’ai déjà exprimé dans d’autres critiques, dès qu’il est présent dans un film je craque ! Ce n’est pas un acteur qui « joue » et fait semblant, mais un acteur qui « vit » littéralement à l’écran. Sa sensibilité à fleur de peau lui permet de faire passer beaucoup d’émotions de manière authentique.
Ensuite j’aime ce film pour son esthétique. C’est kitch mais totalement assumé, et surtout surréaliste. Les séquences durant lesquelles Chris, le personnage principal, se déplace à l’intérieur des tableaux de sa femme sont superbes par leurs couleurs et leur luminosité.
Et enfin je suis admirative de la manière dont le thème de la vie après la mort est traité. Le film a réussi à s’abstraire des références religieuses, ce qui n’était pas si simple. Il a gardé à Dieu son « mystère », ce qui était le meilleur parti à prendre. Le paradis que nous voyons n’est ni chrétien, ni musulman, ni bouddhiste. L'enfer représente avant tout un état psychique, l'état d'une personne enfermée dans son désespoir. Sartre avait écrit: "l'enfer c'est les autres", dans le même esprit, le film dit : "l'enfer est en soi". Si le film évoque la réincarnation, elle n’a pas grand chose à voir avec l’enseignement des philosophies asiatiques. Ici, pas question de karma, mais le fruit d’un libre choix.
What Dreams May Come emprunte à l’imagerie populaire, aux représentations artistiques, à l’inconscient collectif. Il n’impose rien et les image sont à la fois « baroques » et sobres.
Ce que met en avant What Dreams May Come, ce n’est pas une représentation religieuse, mais les liens humains et les relations qui durent au travers même de la mort. Relations amoureuses et amicales mais aussi relations blessées qui ont besoin d’être réparées. Pas de « magie », pas de « miracle », il faut y mettre du sien ! Et si What Dreams May Come parle de la vie après la mort, il parle avant toutes choses des relations humaines qui se vivent ici et maintenant. Ce film est beaucoup plus intelligent qu’il n’en a l’air, en particulier, dans le dénouement qu’il propose de la scène en enfer. C'est juste superbe!