Les (grands) enfants au paradis
En voilà une guimauve new age. Ce film de Vincent Ward a été un échec commercial, d’ailleurs la BO de Ennio Morricone censée l’accompagner a été supprimée après les projections-test, preuve de la dimension esthétique bancale du projet. Alors que Robin Williams (Chris) et sa femme Annabelle Sciorra (Annie) coulent des jours heureux, la mort de leurs enfants vient brutalement saper leur existence si douce et lumineuse. Chris va mourir dans un accident et dès lors vivre à travers les peintures de Anna et ainsi mieux comprendre sa femme.
Sur le plan graphique il y a de tout. De l’imagination, des clichés, des choses invraisemblables, des surprises, des totems désuets. De l’eden Barbie casse-noisette en intro à l’enfer très froid où sont entassés les gens ordinaires, mais ceux qui jurent et sont perdus, le style aligne son pompiérisme sur des schémas compassés. Les allez-retours entre les ébats dans les peintures animées (parfois très belles) ou un au-delà très réglé et les scènes d’enterrement ne sont pas toujours cohérent ni consistant dans ce qu’ils étalent.
Même s’il a trouvé son public après sa sortie, le film pêche par son vieux lyrisme d’adultes puérils, semblant traverser la vie sans jamais la connaître ni se heurter à rien. Chris et Annie sont de braves enfants jamais sortis du cocon, ni par le drame ni par la maturité.