Lumière au bout du tunnel, paradis, enfer, dieu, diable, une réalité ?! Et s’il y avait une vie après la mort ? Au-delà de nos rêves va, à sa manière, répondre à ses questions. Robin Williams nous ayant quitté depuis quelques années, bien entendu, le film verra son impact émotionnel encore plus fort que lorsque l’acteur était parmi nous. J’aime espérer que ce qu’il a vécut dans cette œuvre, il le vit enfin dans la vie réelle.
Au-delà de nos rêves : le film que l’on vit
Au-delà de nos rêves, feel good movie ?! Qui aurait pu imaginer une seule seconde qu'un film parlant de décès, de deuil, en d’autres termes, de mort, puisse répandre la joie auprès des spectateurs? Il faut dire que jusque là, les œuvres parlant de la vie après la mort n’étaient guère réjouissant comme Ghost, Sixième sens, Les autres, Gantz. Après Drôles de fantômes, voici Au-delà de nos rêves. Sortez les mouchoirs, non pas parce que vous pleurerez de tristesse, aussi parce que jamais vous ne pleurerez autant de joie à la vue d’un film.
Clairement, depuis son mariage, Chris est le plus grand poissard de tous les temps. Chien mort, gosses morts, mort à son tour, puis sa femme qui suit, notre homme semble être atteint d’une malédiction ou alors un sale tour orchestré par un chat noir. Partant de tout ça, un homme ou une femme normalement constitué, éjecterait illico presto le dvd pour regarder quelque chose de plus joyeux que cette horreur capable de nous faire suicider un dépressif. Et pourtant, vous auriez tord de ne pas continuer la vision de ce film.
Au départ, bien que montrant pendant quelques minutes une famille en joie, Au delà de nos rêves est assez dur, triste à suivre de par son thème et ses nombreuses séquences d'une tristesse profonde. On ne peut s’empêcher de ce mettre à place des protagonistes de notre histoire. Et si ça nous arrivait un jour ? Pourtant, à mesure où l'on avance, il sera bien question de faire revenir joie et amour chez Chris, notre héros, et le spectateur.
Livres illustrés, films, séries, réalisateur ou non, chacun c’est fait une représentation physique de ce qu’était le paradis et l’enfer. Vincent Ward, réalisateur d’au-delà de nos rêves a fait lui aussi sa propre interprétation de l’après vie, jusqu’à définir la représentation de l’âme sœur.
Quand on dit que quelque chose est impossible c’est tout simplement
qu’on ne l’a jamais vu.
Découvrez enfin l’un des plus grands secrets de l’humanité
En regardant une nouvelle fois ce film, je continue de comprendre pourquoi Robin Williams est si cher à mon cœur. Dans tous ses films, bien que faisant le guignol, l’acteur, à travers ses personnages, montre quel homme compréhensif et bon il était. A croire que l’acteur avait le don de voir qui nous étions vraiment. De tous ses films, Au-delà de nos rêves est celui nous illustrant le mieux le coté guide, et protecteur qu’il représentait. Le père parfait, l’ami parfait. Plus sage que d’habitude, mais toujours clown et roi de l’impro, Robin, à travers son personnage de Chris, continue d’éblouir par sa sincérité et son authenticité.
Le couple qu’il forme avec l’actrice talentueuse et ravissante Annabella Sciorra respire l’amour, force le respect, tout comme Cuba Gooding Jr méritant amplement son oscar pour Jerry Maguire.
En plus du jeu d’acteur est incroyable, les décors respirent la féérie, la paix, illustrant, décrivant le Paradis de la plus belle des manières au point de donner l’agréable sensation que cet endroit pourrait exister. Parce que le film parle beaucoup de peinture, notre réalisateur a décidé d’en jouer. Voila un réalisateur comme je les aime : imaginatif.
Tout en n’oubliant pas de parler furtivement de l’existence de dieu, le paradis dépeint par Ward nous montre les défunts vêtus du même style que les personnages issus des tableaux de Claude Monet. Quant à l’enfer, il ne sera pas représenté comme vous le pensez. Au milieu de notre intrigue, nous dirons au revoir au paradis où les morts joyeux volent et rient aux cotés des anges, et bonjour à l’enfer. Moment très sombre en prévision, l’enfer représente bien l’univers cauchemardesque que l’on peut imaginer. Pas de monstres, pas de démons, pas de sang, juste le vide, le désespoir, le tourment, le danger omniprésent. Un enfer où il n’y a qu’un réel danger : perdre l’esprit. A mi-chemin entre l’univers de Philip K Dick, George Miller, et le théâtre de Shakespeare, l’enfer de Vincent Ward fera son petit effet pour les sensibles au visuel.
Au-delà de nos rêves n’est pas qu’un feel good movie nous faisant pleurer de joie, il donne à réfléchir, nous encourageant à ne jamais renoncer, nous prouvant que nous ne sommes pas qu’une enveloppe charnelle avec un cœur et des pensées. Le physique, le hasard ne sont qu’illusion. Des choses invisibles à nos yeux se déroulent sans que nous nous en apercevions.
Je suis son âme sœur, je peux la retrouver.
Tempête émotionnelle pour feel good movie en puissance
De la colère à l’incompréhension, en passant par le désespoir puis l’espoir, conséquences psychique et physique d’un décès, tout comme ses protagonistes, Au-delà de nos rêves se vit comme une attraction à sensations, variant en fonction du chemin parcourut. Un véritable grand huit émotionnel n’allant jamais dans la facilité, posant un véritable enjeu de taille, semant en parallèle de nombreux flashback illustrant la vie passée de Chris et sa famille, permettant de mieux cerner le pourquoi du comment. Cette idée de scènes passées permet au spectateur de mieux saisir le parcours de nos héros, transmettre un message, leur faire voir que nous n’a pas été aussi rose, faisant varier l’état psychologique de notre héros et sa famille en fonction des circonstances.
Tout comme Ghost et son héros Sam, nous suivrons Chris de sa vie à sa mort et même plus loin. En plus d’assister à son propre enterrement, puis rester quelques temps avec sa femme, Chris, décidera de partir emprunter ce passage pour gagner le paradis. Vous savez, la lumière au bout du tunnel ? Que ce passe t-il après avoir été éblouit par elle ? D’abord Chris se retrouvera à un endroit familier : Sa maison. Seulement, celle-ci ressemblera étrangement à une peinture que faisait sa femme. C’est là qu’on s’apercevra que le paradis de Chris est créé par l’imaginaire de ce dernier. Tout comme les autres morts, il est comme un metteur en scène. Mais pourquoi toute cette peinture ? Là encore, très vite, nous apprendrons que, même s’il n’est plus physiquement avec sa femme, il reste lié à elle et ses tableaux. C’est là que la réelle thématique d’au-delà de nos rêves raisonnera.
Au-delà de nos rêves fourmille de bonnes idées tant visuelles qu’auditives. Idem pour les répliques inspirantes. C’est que voir le paradis nous apaiserait presque, réduisant notre anxiété, notre peur de ce monde inconnu qu’est l’après mort. Ce lieu est une chose magnifique dans ce film, présentant les morts, qu’ils soient adultes ou enfants, animaux ou humains, heureux, vivant en paix, en harmonie, pour l’éternité. Même d’autres possibilités s’ouvrent à eux : le choix de ce réincarné. C’est là que notre film est plus qu’un film, donnant cette agréable illusion que c’est une sorte de témoignage de quelqu’un qui a vraiment élu domicile au paradis. Avec Au-delà de nos rêves, nous prenons encore plus conscience que la vie est courte, qu’il faut profiter un maximum des êtres qui nous sont chers.
Si tu es conscient que tu existes, tu existes.
La mort : sujet sensible
La mort a toujours été un sujet amenant à débat. Chacun à sa vision de la chose, croyants ou non. Pendant que certaines personnes continuent à vivre et jouissent de leur existence, ne s’inquiétant pas du jour où ils quitteront cette terre, d’autres, par moments, y réfléchissent sérieusement, se préparant mentalement à cette rencontre inévitable avec l'au-delà et l’éternité. Qu’importe nos croyances, au cours de notre vie humaine, il est inéluctable que nous pensions au moins une fois à la mort dans notre vie.
Nous qui sommes faits pour la vie, n’imaginons pas une seule seconde qu’il pourrait exister quelque chose après. La mort nous fait peur puisque incertaine, sans réelle image ou preuve physique la décrivant, tout comme l’existence de dieu. Connaitre de quoi serait notre avenir, beaucoup de choses échappent à notre contrôle. La mort en fait partie. Certaines personnes disent qu’après la mort tout est fini et que le monde continu à tourner sans nous, des religions disent que nous nous réincarnons, d’autres nous apprennent que l’on ressuscite dans un nouveau corps puis rencontrons dieu. Et si il ce passait la même chose que dans notre film ? Et si chaque homme, chaque femme ayant tenté de faire le bien au cours de sa vie, avait la chance d’allé au paradis pour retrouver ses êtres aimés, vivant tous ensemble, heureux pour l’éternité ? Et si cette histoire de « déjà vu », cette sensation d’avoir vécut tel ou tel évènement n’était autre qu’un souvenir d’une vie passée ?
Tu n’as pas disparu, tu es seulement mort.
Au final, pur chef d’œuvre que représente à mes yeux Au-delà de nos rêves. Poétique, rempli de tendresse mais surtout d’amour, de dialogues forts et inspirants, dépeignant un monde plus vrai que nature, le tout, accentué par de sublimes musiques, une mise en scène fascinante, et un jeu d’acteur incroyable. J’aime à penser que, tout comme dans ce film, Robin Williams a pu trouver lui aussi la paix.