Au-delà des collines (După dealuri) est le 4è film de Cristian Mungiu. Après le sujet de l'avortement dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours, le réalisateur roumain nous emmène dans un monastère Orthodoxe, probablement en Moldavie.
Voichita et Alina ont grandi ensemble dans un orphelinat. Elles ont développé des sentiments forts l'une pour l'autre allant jusqu'à une passion qu'on devine également sensuelle. Puis Alina a été mise dans une famille d'accueil et Voichita est entrée au couvent. Alina est ensuite partie travailler en Allemagne. Mais elle n'a pas oublié Voichita. Elle revient pour la chercher et l'emmener avec elle en Allemagne. Mais Voichita a embrassé la vie religieuse du monastère : elle ne veut pas partir avec elle. Alina est dévastée. L'amour terrestre et l'amour divin s'oppose. Encore qu'Alina ne croie pas vraiment en l'amour pour Dieu de Voichita. Elle semble penser plutôt qu'elle a trouvé une sécurité et une famille dans ce monastère, qu'elle a peur du monde, qu'elle a peur de la vie. Ça se tient. Alors Alina n'abandonne pas. Elle tente tout pour faire sortir Voichita de là. Jusqu'à ce que de véritables crises se déclenchent chez elle. Crises de nerfs de l'amoureuse éconduite ou quelque chose de plus grave comme une hystérie ou une schizophrénie ? On peut sérieusement se poser la question. Le frère d'Alina lui, est un simple d'esprit. Il s'est peut-être passé quelque chose pour que les deux frères et sœurs aient de tels symptômes mentaux. Toujours est-il qu'au monastère, on va y voir une possession par le diable jusqu''à avoir l'idée de pratiquer un exorcisme ... L'idée du film peut paraitre folle, et certains seront peu crédules, sauf que le réalisateur s'inspire d'un fait divers qui a vraiment eu lieu, l'exorcisme de Tanacu.
Cristian Mungiu continue son exploration de la société roumaine, de ses archaïsmes et de ses contradictions. Encore une fois, il le fait avec brio, mais pas aussi bien que dans R.M.N qui sortira 10 ans plus tard. Quant à nous on se retrouve bientôt pour Baccalauréat, un autre de ses films.
Vraie note : 7,8/10