"Mountains may depart" est un film sur le temps qui passe, les sentiments et l'évolution des personnages étant interdépendants de l'évolution de la Chine, pays aux fortes disparités économiques dans lequel se côtoient deux mondes, celui d'une chine rurale et ritualisée et de l'autre un pays en proie au capitalisme sauvage, empreint de mondialisation tous azimuts dont le risque premier serait la perte d'une identité propre.
À l'aube du millénaire, Tao, jeune femme insouciante, fait rapidement face à un dilemme ; Liangzi et Junsheng prétendent tous deux à l'épouser. Alors que le premier travaille dans une mine de charbon, le second, homme d'affaires, est précisément sur le point de rattacher cette mine au rabais. Bien que les personnages semblent, sur le papier seulement, incarner des idées, et des positions, pré-existantes au film, en réalité il n'en est rien.
L'humanité de Jia Zhangke transcende ceci, et la peinture des sentiments humains, étalée sur le temps long, touche à l'intime et l'indicible.