Au fil du temps par Sasory
Troisième volet de la trilogie sur l'errance de Wim Wenders, Au fil du temps nous conte de deux personnages atypiques, perdu, a la recherche de réponses, de but, de réponse, de retrouvailles, de moteur de vie.
Le premier est un réparateur d'appareil cinématographique dans des petits cinémas de quartier en Allemagne de l'ouest, le deuxième, un homme venant de quitter sa femme, qui, après une arriver fracassante, décide de suivre notre premier protagoniste dans son périple, long et répétitif.
Car oui leur périple est répétitif, mais le film est loin de l'être, et, dans un style typiquement Wendersien, ce dernier nous emporte loin très loin avec peu, et ne nous lâche plus, a aucun moment, durant près de 3heures, le film ennuie a l'instar de Faux mouvement et alice dans les villes, mais Au fil du temps reste l'apothéose de sa trilogie, le chef d'œuvre de cette trilogie, le plus aboutis.
Magistralement interprété par deux acteurs au sommet de leur art, ce film, en plus de nous raconter l'histoire de deux personnages attachant, qui resterons a graver (pour ma part) graver dans notre mémoire, met en place tout un questionnement sur l'état du cinéma Allemand, voir mondial du milieu des années 70, un cinéma commercial, tourné vers un cinéma de mauvaise qualité, mais qui vend (le porno etc..., dont on a un extrême exemple, répété en boucle vers le milieu du film) , une critique du système cinématographique Allemand, et un questionnement sur l'avenir de celui ci, qui d'ailleurs tient particulièrement a cœur pour Wenders, qui réalisera un document : chambre 666, reprenant ce questionnement.
Mais, fort heureusement, grâce a Wenders entre autre, ou même a Fassbinder ou d'autre réalisateur des années 70, 80 et 90, le cinéma Allemand reste l'un des meilleurs cinéma au monde, et ce film en est la preuve.
Magique, unique, sublime, et fichtrement touchant...