"Au gré du courant", beau titre qui annonce la fin de ces maisons où la tradition des geishas se perpétuait, où les femmes formées à l'art raffiné de la poésie, de la danse et de la musique, étaient à la disposition des hommes pour leur plaire et les divertir.
Dans ce dernier Naruse les geishas sont confrontées aux difficultés économiques, l'accent étant mis sur la dépendance financière aux hommes bien plus que sur le côté érotique : de beaux portraits dont la servante, courageuse, loyale et fidèle à sa maîtresse qu'elle admire et respecte, alors même qu'elle assiste au déclin inéluctable de la maison...
Portrait tout en nuances aussi de la fille, Hideko Takamine, lumineuse, qui ne voulant pas suivre la voie de sa mère, se cherche désespérément un emploi.
Une fois encore, on retrouve le Japon tiraillé entre une tradition qui se meurt et une ère nouvelle qui s'annonce.
Un beau film, même s'il m'a moins touchée que Le grondement de la montagne.