Derriere l'oeil globuleux d'une bete
Un film génial, fable alternant entre grotesque et tragique, présentant la vie d'un âne à travers ses différents propriétaires, ou plutot, présentant la vie des hommes à travers l'oeil de l'âne Balthazar.
Point de jugement, juste du constat, et quel constat amer et terrible :
les hommes, créatures comme l'âne, sont tous devenus à leur maniere des monstres, cruels, vils, vicieux, désenchantés, dépassionés, presque dénervés.
L'humain n'existe plus qu'a travers l'ane, et c'est un tour de force incroyable réalisé par Bresson, qui se place ici comme une force omnisciente, captant avec une bienveillance troublante les absurdités de ses congéneres.
L'humain n'existe plus qu'a travers Bresson, l'ane ne devenant des lors qu'un prétexte grossier à l'empathie, pour mieux prendre en pitié l'Homme et ses bassesses.