Ce film, signé d’une main de maître, est une véritable merveille. En plus d'être visuellement magnifique, il vous retournera les tripes dans tous les sens.
Il est rythmé à travers la vie de Balthazar, un âne au regard infiniment tendre, recueilli par une famille alors qu’il est encore un ânon. C’est le temps de la jeunesse, de l’innocence, et des amours naissant entre Marie et Jacques. Les années passent, Balthazar connaît de nombreux propriétaires et assiste, impuissant, à la cruauté du monde des hommes et ses monstruosités. L’action étant vue à travers les yeux de cet âne, il n’y a pas de place pour le jugement, aucune expression morale, et c’est d’ailleurs ce qui fait une des grande force du film. J’ai cependant développé durant ce film une profonde empathie pour cet être si doux qu’est Balthazar qui subit les bassesses des hommes, et, paradoxalement, il m’est apparu comme un être doué de sentiments, et plus humanisé que ces hommes devenus de véritables bêtes. La puissance de ce film réside dans cette violence du monde montrée avec poésie et douceur (et ce notamment grâce à la belle musique de Schubert).
Robert Bresson le résume très bien lui même, "Au hasard balthazar, c'est notre agitation, nos passions en face d'une créature vivante qui est toute humilité, sainteté, en l'occurrence un âne".