Restauration et remontage vu en Fuori Orario, cycle Bellocchio.
Rappelant d'autres films anti-autoritaires des années 60-70 (if... pour en citer un), Nel nome del Padre se différencie par son amusant sens du grotesque, une attaque frontale de l'éducation catholique traditionnelle que Bellocchio lui-même avait subit dans sa jeunesse se permettant malgré tout de ne pas prendre parti pour la jeunesse rebelle s'étant lancée dans la veine révolte à laquelle nous assistons.
L'exubérance jaillit toutes les deux scènes ou plus, atteignant un niveau menaçant d'emporter le film dans un délire outrancier, heureusement raccourci par le réalisateur pour sa ressortie restaurée en 2011.
Toute la laideur exposée est magnifiquement filmée et encadrée dans de beaux décors, parfois à peine moins pompeux que la farce que devient le film.
Les jeunes acteurs, portent très bien leur image de petits autoritaires, notamment le français Yves Beneyton dans le rôle du charismatique élève (promis à un avenir de meneur) prenant rapidement la tête de ses camarades. Un regret peut-être: le rôle trop réduit offert à Castel dans ce film après qu'il ait fait si forte impression dans I pugni in tasca, film ayant lancé Bellocchio quelques années plus tôt.
Score: 7/10
Plaisir: 5/5
Le "bon vieux" Bellocchio qui nous manquera dans les décades qui suivront.
Je me remets d'une école de haine et d'amour ; par l'Azione Cattolica, j'ai détesté la jeunesse communiste. Quelques années plus tard, j'avais du ressentiment pour ceux ayant soutenu Azione Cattolica. Puis vint la phase de la compassion universelle. Une compréhension pour tous. Suivi d'une brève phase de cynisme. Tout le monde était hypocrite, tout le monde était corrompu. Un paysage désespéré d'humains tous coupables. [Finalmente un nuovo rilancio classista.] ― M.Bellocchio
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