Voir un comédien ou une comédienne passer le cap de la mise en scène est forcément intéressant. Même si le résultat n'est pas toujours abouti, il permet d'en apprendre un peu plus sur la personnalité cachée derrière les strass. Personnalité à la dualité assez affirmée, faisant partie intégrante d'un star-system de plus en plus tentaculaire tout en faisant preuve d'un militantisme indéniable, Angelina Jolie signe ici son premier film pour le cinéma.
Sans surprise, le film est donc engagé, revenant sur le conflit bosniaque survenu entre 1992 et 1995. Un sujet complexe traité ici avec intelligence, loin des standards hollywoodiens, ce qui est tout à l'honneur de la cinéaste, qui fait preuve ici d'une belle implication.
Si le film d'Angelina Jolie a le tort d'arriver bien après la bataille, n'apportant rien de plus par rapport à l'histoire, le résultat est d'une belle efficacité, que ce soit dans sa mise en scène ou dans la description sans fard des exactions commises. La première partie est ainsi passionnante et éprouvante, sans jamais tomber dans un sensationnalisme malvenu.
Dommage alors que le film perde énormément de son intérêt dans une seconde partie bien moins convaincante, traînant sérieusement en longueur et ne parvenant pas à nous impliquer émotionnellement dans son histoire d'amour contrariée entre une victime et son bourreau.
"Au pays du sang et du miel" reste un premier film prometteur, pas totalement maîtrisé mais honnête et qui a le mérite d'exister.