Juliette est inquiétée par Sophie, juge d'instruction suite au suicide de son amant. Rapidement l'instruction tourne à l'acharnement. Et pour cause, la juge a découvert que Juliette n'est autre que la mère biologique de son fils.
Olivier, mari de Sophie, désapprouve et entretient financièrement Juliette à sa sortie de prison sans qu'elle sache qui il est réellement. Une relation à trois qui va les mener au drame...au plus près du soleil.
Yves Angelo signe ici un film terrible avec pour fond la maternité. La réussite repose sur le choix des acteurs et notamment les deux femmes qui vont s'opposer. Sylvie Testud incarne avec brio la juge d'instruction. Petite, revêche, critique, Sophie, bien que sa fonction lui impose un regard juste sur les événements, ment manipule, s'acharne sur Juliette. Sous le vernis, une femme blessée de n'avoir pas été celle qui donna naissance à son fils. Sophie a peur. Peur que Juliette lui "prenne" son fils, crainte d'être remise en question sur son rôle de mère, elle qui n'a finalement pas digéré son infertilité.
En face, d'une origine sociale modeste, Juliette, interprétée avec beaucoup de justesse par Mathilde Bisson, magnifique, sensuelle, fragile aussi. Juliette veut être aimée et appréciée. Elle est plus souvent utilisée par les hommes. Olivier n'échappe par à la règle. Ses retraits d'argent pour Juliette lui permettent de se dédouaner de son mensonge vis à vis de son fils et de la complaisance vis à vis de l'attitude de sa femme dont il ne veut affronter la douleur.
Un jeu dangereux de faux-semblants, où les douleurs restent, ne s'expriment pas et mènent au drame les quatre personnages.