Uniquement séduit par la présence de Benoît Poelvoorde à l'affiche, je me glissais dans la salle obscure sans aucun a priori sur le contenu de l'oeuvre, mise à part le fait que je savais qu'il s’agissait d'une garde à vue avec cet inénarrable représentant du plat pays.
N'ayant jamais vu de film de Quentin Dupieux, je ne savais pas à quoi m'attendre.
Dès la première image, c'est le décalage complet. Le choc visuel est voulu, il est posé. La scène, surréaliste, n'est étayée par aucune explication. C'est juste absurde. Le décor est planté, la suite ne va cesser de partir en vrille.
Même si quelques personnages gravitent autour du commissaire et de son gardé à vue, il s'agit avant tout d'un tête à tête. L'humour est là, décalé mais bien présent au détour de situations cocasses et de répliques insensées. Mais le réalisateur va quand même assez loin au risque de perdre parfois son spectateur. Un véritable chaos chronologique est installé et, même si l'on ne perd pas, l'absurde règne en maître. Il faut donc s'accrocher, entre rire et incompréhension du sens donné au récit. La fin est comme le reste, complètement surréaliste.
Comme toute forme d'humour singulière, il faut parvenir à rentrer dedans. Certains demeureront de glace, d'autres adhéreront. Enfin, quelques-uns, dont je fais partie, demeureront dubitatifs. J'ai relativement apprécié cet objet étrange mais sans avoir vu naître chez moi l'envie particulière de découvrir d'autres œuvres du réalisateur. D'autant que celle-ci passe pour la plus accessible. C'est dire.