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Adieu
À vrai dire, je n'avais même pas envie d'écrire sur ce film, qui ne m'intéresse pas outre-mesure. Mais voyant une déferlante de critiques élogieuses, j'ai quand même eu envie d'apporter un...
Par
le 28 oct. 2017
109 j'aime
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La Grande Guerre et ses masque-arades
Adapté du magnifique roman de Pierre Lemaître, "Au revoir là-haut" figure à mon sens dans le haut du classement des meilleurs films français des années 2010. Une œuvre qui va à 100 à l'heure et foisonne d'idées et de couleurs, comme les costumes étincelants et l'imagination créatrice débordante d'Edouard. Mais derrière les effets comiques et la joyeuseté inventive développée par les personnages et l'histoire génialement portés à l'écran par Dupontel, s'étend une part beaucoup plus sombre du récit : la guerre et les traumatismes irrémédiables qu'elle apporte en détruisant les vies, les espoirs et le potentiel d'une jeunesse poussée sur le devant du front... mais aussi le manque de reconnaissance et le mépris de la part d'une population qui préfère se vautrer dans le patriotisme, célébrer et remercier les morts plutôt que les survivants, ou encore la complaisance et le cynisme des puissants, de ceux pour qui la guerre et ses conséquences ne sont rien de plus qu'un business et une source de richesse / pouvoir supplémentaire, au détriment des petits.
Alors, on s'émeut pour l'histoire d'Albert et Edouard, marqués pour toujours dans leur chair et leur esprit, mais luttant pour survivre et prendre leur revanche sur ceux qui les ont malmenés. Les deux parviendront à s'enfuir, mais pas au même prix. Car derrière les masques et les costumes d'Edouard, derrière son génie, sa folie, son apparente et tenace rage de vivre, Nahuel Pérez Biscayart campe un jeune homme profondément ravagé, prisonnier d'un visage réduit en bouillie et pourtant si expressif (acteur et réalisateur font ici un travail absolument remarquable pour faire briller tour à tour la vie et la mort dans les yeux d'Edouard, si émouvants lorsqu'y étincellent la joie et l'envie de danse et de musique, et si déchirants lorsque s'en émanent une douleur et un désespoir incommensurable). Un personnage gris, tout en nuances et en ambiguïtés, à l'image de la scène durant laquelle il prend enfin son envol - une véritable libération.
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Créée
le 4 mai 2024
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