J'ai longtemps hésité à utiliser le fameux slogan des chips Cheetos: " Dangerousely cheesy" comme titre de ce billet, tant il faut avouer que certains aspects de ce Goodby Mr Chips pourraient sembler par moments un peu niais, mielleux, voire carrément ringards ou tartes au public moderne.
Mais je préfère pourtant dire de ce film qu'il a un charme délicieusement suranné.
Car, oui, au fond, il y a pas mal de moments très réussis, voire touchants dans cette histoire qui survole la carrière d'un professeur, timide, peu sûr de lui, qui s'ouvre peu à peu au monde et aux autres à travers ses diverses rencontres.
Le film se veut donc le portrait d'une époque et d'une carrière d'enseignant. Le film fait évidemment l'apologie de l'enseignement conventionnel, des bonnes vieilles traditions anglaises respectables, et est très loin d'adopter un discours qui puisse être confondu avec une remise en question du système. Mais malgré le côté très conservateur du métrage, il s'en dégage une sorte de fraîcheur, d'innocence, et d'humanité qui parviennent à transcender le film, et à faire oublier en partie tous ses aspects un peu candides et traditionalistes.
Au niveau de la réalisation Sam Wood fait le boulot, même s'il abuse un peu de l’ellipse sans toujours un grand sens du rythme et on a parfois l'impression que tout cela est trop vite survolé, principalement les années intermédiaires avant le changement et la prise de conscience de Chips. Mais c'est bien le seul reproche qu'on puisse lui faire.
Enfin, le film vaut surtout pour la performance générale de ses acteurs, principalement un excellent Robert Donat (rôle qui lui vaudra un oscar tout de même) dont la prestation vaut à elle seule le visionnage.
Goodby Mr Chips est donc un bon petit classique dans son genre, réussi par bien des aspects, et qui possède un charme désuet, mais bien réel.