Une histoire vraie ultra-touchante (et révoltante envers les "savants-nés" : les mauvais médecins pour qui "si la science ne le comprend pas, ça n'existe pas") dont la mise en scène digne d'un piètre feuilleton (la musique ressemble méchamment à un épisode d'Urgences, avec le même piano à chaque moment tragique) ne doit pas vous tromper : le rôle de mère-courage porté par une Meryl Streep en grande forme, et l'histoire émouvante de ce pauvre gamin balloté de médocs en médocs, en souffrant toujours plus (au point où l'on pense même qu'il vaudrait mieux en finir), tout dans Au risque de te perdre mérite amplement le coup d’œil. Nous suivons le parcours chaotique d'une mère de famille qui ne comprend pas ce qui arrive à son enfant qui convulse en permanence (diagnostiqué "épileptique difficile", comprenez : les médecins n'ont aucune idée de ce qu'il a, et essaient toutes les pilules possibles avec des effets secondaires monstrueux, et envisagent déjà de lui ouvrir la boîte crânienne), alors qu'une petite chance de le sauver réside dans une médecine douce, le régime "cétogène" (un régime successif de jeûnes et de consommations de matières grasses), qui n'a jamais fait ses preuves de façon scientifique, mais fonctionnerait pour 33% des patients. On est peut-être très nul en maths, mais quand on entend dans le film que les pilules ont 15% de chances de marcher mieux que les précédentes, on est plutôt d'accord avec la maman qui voudrait bien essayer la méthode douce. Comme dit l'infirmière "cétogène" : "J'ai vu passer plus de 500 patients, certains pour qui cela a marché, d'autres pas, mais aucun qui a regretté d'avoir essayé.". Au casting, un panel de seconds rôles tenus par d'anciens patients de cette méthode, qui ont voulu faire des caméos ironiques (ils jouent les infirmiers de l'hôpital "pilules" qui renie la méthode douce), ce qui est plutôt amusant dans les faits. Cette histoire vraie d'une famille entière qui souffre de voir le benjamin convulser en permanence fait très mal au cœur, nous renvoie à ce que l'on serait prêt à faire pour un proche en détresse, et nous rappelle (dédicace à Socrate) que "ce que je sais, c'est que je ne sais rien.", aussi, les médecins bornés aux bouquins ne sont heureusement pas une majorité. Un drame plein d'humanité, mal réalisé, mais au thème ravageur.