Augustin est un original, un grand échalas un peu à a l'ouest et considéré comme tel par ceux qui le rencontrent ou le côtoient. Dans le genre rêveur, on se demande même, par moments, si la réalisatrice Anne Fontaine n'en fait pas faire un peu trop à son héros candide au détriment de sa crédibilité. Quoiqu'il en soit, pour l'heure, Augustin ne rêve que de devenir -ce qu'en fait il croit déjà être- un as du kung-fu. Pour se perfectionner, il s'installe dans le quartier chinois de Paris.
C'est une comédie plutôt insolite, à l'image de son héros, une fantaisie un peu déroutante relativement à l'idée qui la motive ou qu'elle poursuit. Ce qui intéresse, peut-être, Anne Fontaine, ce sont les relations de voisinage chaleureuses que noue Augustin , en dépit de son comportement pas très rationnel, avec notamment une acupunctrice ou avec un commerçant (Darry Cowl, expert en gentil dingo comme on sait). Comme si la spontanéité d'Augustin, sa douce utopie ou bien ses absences de Pierrot lunaire le rendaient gracieux aux yeux des autres. Augustin étonne, interloque,
mais va au bout de son rêve, comme on le verra.
C'est la morale du film sans doute, le sens de la comédie que d'affirmer que tout est possible au rêveur.