Ain't Got No, I Got Life

Aurore, porté par une Agnès Jaoui, comme toujours, solaire, et de tous les plans, est une jolie surprise, un film nostalgique sans être passéiste, féministe et moderne, qui décrit avec vérité le quotidien, les gens "de province", la vie de famille.

Comment être une femme de cinquante et quelques années de nos jours ? Comment s'autoriser à être soi ? Comment échapper aux regards (masculins) objectivants ? Comment s'autoriser du désir sexuel ? Comment être mère et femme à la fois ?

Le film brasse autant de questions avec une jolie facilité. Il touche parfois très juste, notamment lorsqu'il ressuscite des souvenirs d'une jeunesse passée et fait renaître l'amour d'antan, notamment grâce à ses deux très bons comédiens, Agnès Jaoui, donc, et Thibault de Montalembert, dont l'alchimie est assez indéniable (notamment lors d'une très belle scène de regards et silences au restaurant).

Malheureusement le film perd parfois de sa finesse et de son efficacité en surlignant dans des scènes maladroites et sorties de nulle part, un message féministe appuyé, référencé, qui était pourtant limpide sans avoir à l'expliciter.
Demeurent également tout l'archétype, pas toujours désagréable, du film qui aurait pu être un téléfilm, et un manque d'ambition (notamment esthétique) dans ce portrait de femme qui aurait pu être plus réussi, s'il n'avait pas décidé de s'orienter in fine vers les codes convenus et redondants de la comédie romantique.