Bon, le challenge n'était pas gagné d'avance.
Il se trouve, par un hasard que je ne m'explique pas bien, que j'apprécie les romans d'Austen (comme d'ailleurs ceux des sœurs Brontë), leur atmosphère, leur humour et second degré légers ainsi que la peinture de ces siècles-là. Et un proche (digne de confiance...) m'a offert ce film Austenland dont le résumé ne m'inspirait guère et qui est tiré d'un roman best-seller que je n'ai pas lu.
L'histoire ? Une jeune américaine, Jane, addict absolue des romans d'Austen, casse sa tirelire pour se payer un voyage dans un château de la vieille Angleterre où l'univers de Austen est reconstitué avec des acteurs jouant le rôle des personnages des romans, qu'ils soient de haute ou basse extraction.
D'abord, ce n'est pas ce que j'appelle un parc à thème puisqu'il n'y a en somme que deux "clientes" pour un personnel de folie à leur service.
In petto, en regardant le film, je me suis dit que si un tel château existait, ça devait effectivement coûter une petite fortune à l'aficionado austénien qui s'y engage pour un séjour. Faut au moins être américain et avoir beaucoup de dollars...
A la fin, la deuxième cliente, Miss Charming, américaine aussi, tout un programme, rachète cette affaire pour en faire un véritable parc à thème avec manèges et baraques à frites, ouvert à tout le monde pour faire un max de blé... C'est logique mais pas très intéressant.
Bon, mais revenons au château initial où les deux clientes, dont Jane, finalement revivent les aventures des romans (amourettes, disputes, jalousies, repas somptueux, bals, etc) pour du faux. Et le résultat est extrêmement ambigu (et ma foi, intéressant !) puisque deux comparses (acteurs) semblent tomber amoureux de Jane : mais est-ce pour du faux ou est-ce pour de vrai ? Bien entendu, je ne dévoilerai pas le dénouement sinon pour dire que pour Jane, qui est dans la vraie vie, elle, la situation devient intenable car, au contraire des acteurs, séduisants of course, elle n'est pas rémunérée, elle, pour jouer et ne sait pas jouer et se met à éprouver des sentiments...
En définitive, le séjour agira comme une thérapie pour traiter son addiction.
C'est une thérapie un peu chère pour le porte-monnaie mais semble-t-il plutôt efficace dans le cas de Jane.
Je disais au début de cette critique que le challenge n'était pas gagné d'avance car j'imaginais un film très artificiel, un peu à la mode des parcs à thème qui sont, de mon point de vue, de grosses caisses enregistreuses dans lesquelles on claque le fric sans s'en rendre compte pour un plaisir très diffus. C'est clair que ce film ne figurera pas dans un top 50 de mes films préférés (ni même un top100) mais il y a un petit quelque chose qui sauve le film.
Finalement, j'ai été intéressé par voir l'évolution du personnage de Jane, moins niaise en réalité qu'annoncé au début du film, et surtout la gestion de la fausse situation dans laquelle elle s'est embarquée.