Jane Hayes est américaine mais voue un culte un peu désuet aux œuvres de Jane Austen, oeuvres qu’elle a dévorées lorsqu’elle était adolescente et dont elle connaît toutes les intrigues romantico-guindées. A défaut de les avoir compris, elle en a au moins retenu la substantifique moelle faite de guimauve et de Marc Darcy. Célibataire puisqu’aucun yankee normalement constitué ne peut résister aux froufrous des séries estampillées BBC, surtout quand ils lui sont imposés plusieurs fois par semaine, elle se languit désespérément dans son boudoir entièrement décoré à la gloire de Colin Firth, incarnation bien malgré lui de la virilité anglaise depuis des pantalons trop serrés dans une des séries précédemment évoquées. Lucide, voyant bien que sa passion est devenue fardeau (si elle ne l’avait pas toujours été), Jane décide de donner une dernière chance à ses fantasmes avant de tirer un trait définitif sur ses vains espoirs de trouver un gentleman aux pays du burger: elle part à Austenland, sorte de reconstitution « by the book » de l’univers Austenien et dans lequel on lui attribuera un rôle d’héroïne en quête de l’âme sœur. Et si vous pensez qu’elle ne l’y trouvera pas, vous avez du vous tromper de film...
N’était-ce un pitch complètement farfelu, auquel on ne croit pas du début à la fin malgré tous les efforts et costumes de Kerri Russell, Austenland est bien une comédie romantique au canevas hyper classique et au caractère indistinct. Le rythme et quelques répliques sauvent le film de l’indifférence.
Pourquoi regarder : parce que vous avez sans doute un peu d’orgueil mais pas de préjugé.
Pourquoi ne pas regarder : parce que vous auriez préféré Austinland, une reconstitution à 3 milliards.