Rapidement mis en chantier à la suite de International Man of Mystery, le second volet des aventures de l’excentrique Austin Power, intitulé The Spy Who Shagged Me, en est le parfait décalque : avec ses têtes pensantes et visages de la première heure, il poursuit dans une même veine outrancière, jouasse et parodique du genre de l’espionnage et au-delà.
De fait, les intrigues des deux films sont des plus similaires avec leur rapport aux générations, le voyage dans le temps prenant ici une place prépondérante : l’occasion de moquer ostensiblement Moonraker, tout en multipliant les références en dehors du spectre « bondien ». Nous pensons notamment à cette séquence hilarante où le Dr Evil, passé de 1999 à 1969, appuiera sa menace d’une illustration spectaculaire (Independance Day) ; d’ailleurs, The Spy Who Shagged Me est probablement encore plus généreux en matière de clins d’œil divers et variés, le prisme des années 60 étant à ce titre moins prégnant qu’auparavant.
Mike Myers, fidèle à lui-même, s’en donne ainsi à cœur joie avec son fil rouge improbable, le brave Austin perdant coup sur coup sa relation monogame (surmontable) et son « mojo » (bien plus délicat), lequel est l’une des pierres fondamentales de la conceptualisation du personnage. Comme tout bon film estampillé Austin Powers, celui-ci ne s’embarrassera bien entendu pas d’un quelconque développement en ce sens, privilégiant de la sorte gags et invraisemblances d’un bout à l’autre : les entrées en scène de Fat Bastard et Mini-Me étofferont toutefois son potentiel comique, de quoi faire passer la pilule.
Bref, bien aidé par une nostalgie commode, The Spy Who Shagged Me nous « touche » à sa manière : toujours très con et souvent drôle, il réalise surtout l’exploit de ne pas paraître redondant vis-à-vis du long-métrage précédent : au regard de leur innombrables similitudes, ce n’était pas gagné d’avance.