Les crimes d'honneur ont toujours cours en Turquie, malgré leur pénalisation. Avec un certain courage, Emre Akay s'attaque au sujet dans AV: The Hunt et le soumet au rythme d'un thriller haletant, ce qui est plutôt une bonne idée. Et tout fonctionne assez bien pendant une petite heure avant que le scénario ne se mette pour de bond à tourner en rond, en multipliant les scènes d'action, avec une frêle héroïne qui malgré les blessures se métamorphose en une bête de combat, encore plus cruelle que ses assaillants. Dans cette société traditionnellement patriarcale, une femme en proie à la vindicte masculine ne peut s'en sortir qu'en luttant comme un homme, on comprend bien le message, mais pas sûr que bien des spectateurs prendront AV: The Hunt pour autre chose qu'un film de survie, avec des méchants bas du front et en tous cas seulement capables d'un sentiment unique, à savoir une haine misogyne viscérale. A mettre au crédit du film : sa mise en scène nerveuse et maîtrisée, notamment dans tous les scènes de forêt, nombreuses, et la photographie qui met en lumière les beautés spectaculaires des paysages turcs. Au départ, Emre Akay avait l'intention de filmer un véritable western avant d'y renoncer pour des raisons budgétaires. On retrouve cependant certains éléments de cette option initiale mais il est simplement dommage que le récit soit aussi redondant et parfois peu vraisemblable, surtout dans sa deuxième partie et son dénouement.

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le 20 déc. 2020

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