Pour l’instant, c’est mon film préféré du Festival (Festival de l'Etrange 2017) et l'un des meilleurs films du cinéaste que j'ai vus (top 3). Kurosawa revient à la SF après sa dernière incursion dans le genre en 2014 avec Real. Comme d’habitude avec le cinéaste nippon, son film est assez exigeant à son début, nécessitant au spectateur une accoutumance au rythme lent et lancinant qui fait la particularité de ses films. Celui-ci se rapproche assez de Kaïro je trouve, notamment et surtout dans sa seconde partie. Ce qui le distingue des films que j’ai vus de lui ici, c’est que celui-ci arrive à mêler le comique au dramatique alors qu’habituellement ses films sont le plus souvent presque totalement dénués d’humour. Mais progressivement, la légèreté dont il pouvait se vêtir dans sa première partie (et qui offre des scènes d’une drôlerie aussi étrange que parfois libératrice), laisse progressivement place à une mélancolie douce alors que le couple du film, à l’instar de celui de Kaïro dans sa seconde partie, se retrouve isolé dans un contexte de fin du monde imminente. Là où Kurosawa réussit à se montrer particulièrement habile c’est qu’au détour d’un simple retournement de situation en fin de film il arrive à donner toute sa puissance émotionnelle à celui-ci, alors qu'elle était déjà présente en filigrane tout du long : le couple, qu’il a montré séparé sentimentalement pendant plus de 2h00 d’intrigue tout en montrant le processus progressif avec lequel il se rapproche à nouveau, finit par se retrouver provisoirement avant que la « maladie » ne les sépare une fois de plus. Il y a une manière de traiter la relation du couple qui est d’une grâce et d’une beauté sidérante. En y pensant, ce nouvel opus du cinéaste se rapproche aussi pas mal de Real à ce niveau, film auquel il est pourtant bien supérieur.

Kahled
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le 13 sept. 2017

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