You are not in Kansas anymore. C'est presque sur ces mots que commence Avatar. Une ligne de dialogue, reprise du Magicien d'Oz, qui nous suggère d'abandonner notre monde pour un autre. Notre perception habituelle pour une nouvelle.
Derrière le scénario dit écolo-boumboum manichéen se cache une complexité qu'on retrouve tout le long de la carrière de Cameron. Entre thématiques habituelles et mythologies.

On aura compris, de par les journaleux et les gens ayant une culture ciné qui s'arrête en 1990, que Avatar c'est Danse avec les loups dans l'espace. Oui, d'accord, bonnes gens. Il est vrai que c'est Kevin Costner qui a inventé l'outcast qui va dans une tribu et devient un des leurs. C'est pas comme si Pocahontas, figure mythique de l'histoire Americaine, n'en avait pas déjà conté le principe ou encore d'autres avant.
Le concept étant planté, on imagine une sorte de ligne de prévisibilité. C'est vrai. Mais là ou des tâcherons feront dire au spectateur: Putain c'est nul je m'y attendais trop, Cameron réitère comme pour son précédent film (vous savez celui que personne ne devait aller voir parce que tout le monde connaissait la fin) en inversant la tendance. On s'y attend, mais on a qu'une envie. Le voir à l'écran. L'intrigue reste donc simple (et non simpliste. Retiens bien la différence jeune homme) mais parce que le vrai plaisir reste dans ce qu'on voit, ce qu'on ressent, car comme tout grand réalisateur, Cameron ne surligne pas, il suggère. La réalisation, subtilement guide le point de vue par les images. A vous d'y trouver les détails, la substantifique moelle de l'histoire, dans les paysages ou les personnages (Comme ça pour vous guidez, Vishnu est de quelle couleur déjà?).
Au contraire de films alarmisto-culpabilito-pathos sur l'écologie, Avatar, nous donne tous les outils pour ressentir ce que la faune et la flore sont, ce qu'elles apportent et en quoi elles nous guident depuis le début de l'humanité. En utilisant que des espèces imaginées pour une oeuvre de fiction. Ça vous évitera de vous tapez des films financés par des industries polluantes qui nous culpabilisent ou présentés par un mec en ULM.
Cameron continue aussi sa révolution au niveau des thématiques qu'il emploie. Au lieu de passer de la femme victime à la femme forte (Sarah Connor, Ripley, Rose, etc. etc.), il prend le thème à l'envers avec comme Victime, Jack Sully (victime de son handicap, de sa hiérarchie), qui commence, aux dires de Neytiri comme un bébé pour finalement devenir un homme par le biais de son avatar (ils croient en quoi déjà les Hindouistes?). Et Neytiri est introduite en tant que femme forte pour ensuite devenir plus sensible et vulnérable.
Et je ne parle même pas du lien évident entre la nature et la mythologie, et la science ou de la place de l'océan (D'ou vient le symbole de la création chez Vishnu déjà?), grande passion de Cameron, dans l'esthétisme du film.

Je parle, je parle, mais à part l'histoire, qu'est ce qu'on peut retrouver dans le métrage? Une cohérence rarement vue pour un projet de cette taille. La faune et la flore trouvent totalement leurs places dans le monde de Pandora (Pandora, hein? La cupidité et la violence de l'Homme qui a commencé sur cette planète dès qu'il a voulu l'ouvrir. Ça me fait penser à quelque chose. Bref passons). Entre les animaux bourrés d'idées et la nature, aux grandes influences océaniques et abyssales, on ne peut qu'être débordés de souvenirs en sortant de la salle.

Quant à la 3D, oui, c'est primordial pour voir dans de parfaites conditions le film. La profondeur de champs, les petits détails qui ressortent ou ceux qui s'enfoncent dans les méandres de l'arrière-plan, donne une vision incomparable pour apprécier le voyage. Oui, un voyage, parce que n'oubliez pas, nous ne sommes plus dans une salle de cinéma maintenant.

(allez, quand le monde entier aura vu le film, je me taperai une analyse complète du métrage. Parce que c'est dur de raconter sans spoiler)
Kariboubou
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le 4 oct. 2010

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Kariboubou

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