Que dire d'Avatar pour tenter, par charité chrétienne, de le sauver de la juste vindicte de tout véritable amateur de cinéma ? L'exercice est difficile, impossible, aussi, étant donné que je suis paresseux, je me contenterai de le descendre tout en restant le plus poli possible, au moins cela restera dans mes cordes.

James Cameron nous avait habitués au meilleur comme au pire, souvent à l'honnête, comme ce fut le cas pour les deux premiers Terminator, ou encore pour Abyss, film correctement encadré (E Harris, notamment) qui se respectait. Il nous a cependant également infligé le pire. Il avait même réussi une sortie particulière en adaptant La Totale !, film français de Claude Zidi. Mais depuis Titanic, James Cameron semble décidé à nous faire vivre le pire avec son allié objectif, Micheal Bay.

J'en viens donc à Avatar, déjà premier film en une quantité impressionnante de domaines avant même sa sortie. Pourtant tout était prévisible dès la bande annonce...

L'on ne reviendra pas sur l'histoire, rabâchée par tous et d'une platitude extrême pour se pencher davantage sur ce qui aurait pu malgré tout faire un bon film.

En effet, embrayant sur un scénario cousu de fil blanc, Avatar étale tour à tour une série de personnages principaux et secondaire d'une platitude extrême, absolument tous inintéressants (qu'ils soient caporaux handicapés, scientifiques, commerciaux aux dents longues et sans scrupules ou officiers ridiculement caricaturés, le colonel Kilgore avait, au moins, le luxe d'avoir mine de rien davantage de profondeur de caractère et d'être interprété par Robert Duvall, valeur sûre par excellence) autant qu'ils sont et, passant en troisième, nous fait une dénonciation tellement virulente du complexe militaro-industriel (en général), mais également des caricatures de mercenaires tous sortis du moule de l'United States Marine Corp (si vous avez réellement pris la peine de chercher un quelconque lien avec les deux conflits-psychoses américaines de ces cinquante dernières années, c'est que vous devez probablement être myopes), bref que du malheur renforcée par l'abondance de clichés tant évidents qu'épuisants ne serait-ce que la chute du World Trade Center local, à savoir le grand arbre de nos fiers guerriers.

Face aux vils méchants ? de gentils indiens (pardon Na'vi) représentants le mythe du bon sauvage vivant en parfaite harmonie avec la nature et leurs amis les humains non pervertis par la société avide et égoïste.

Mais évidemment lorsque l'on est sur l'autoroute, autant rouler vite aussi passe-t-on la quatrième vitesse : la bande son, atroce, n'apportant rien et insusceptible de nous faire entrer ans l'ambiance inexistante du long métrage qui de toutes façons, ne présente aucun intérêt.

Mais passons en cinquième, le scénario, sur lequel je ne peux m'empêcher de revenir. Car, quoi que fasse notre héros, et y compris dans cette "bataille finale" opposant mercenaires et pauvres indiens (décidément j'y arrive pas), les méchants gagnent quand même jusqu'à l'intervention de (hé oui), Dieu envoyant Gaïa à la rescousse des perdants (il faut dire même dans l'Histoire, les flèches face aux mitrailleuses ont rarement donné des résultats probants). En somme, God save Pandora.

Tout au plus justifiera-t-on ce film par la beauté des décors qui, rendons à César ce qui est à César, existe bel et bien. Techniquement superbe, cette beauté n'en demeure pas moins inintéressante en raison même des points développés plus haut, véritables multiplicateurs de force de cette débauche technique au service des profondeurs abyssales de la nullité du reste.

Avatar de scénario

Avatar de bande son

Avatar de personnages

Avatar de dialogues

Avatar de film,

et le pire c'est que ce n'est que le début.
The_Dude
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Batailles aériennes

Créée

le 9 oct. 2010

Critique lue 514 fois

8 j'aime

5 commentaires

The_Dude

Écrit par

Critique lue 514 fois

8
5

D'autres avis sur Avatar

Avatar
Hypérion
8

Avatar c'est fun, et c'est tout ce qu'on lui a demandé.

Avatar, le film qu'il est de bon ton de descendre pour affirmer sa supériorité culturelle sur les masses abruties qui payent 13 € pour aller voir la "révolution 3D" de James Cameron au cinéma...

le 27 janv. 2012

268 j'aime

80

Avatar
Sergent_Pepper
8

La séance de mes spectateurs.

Un jour d’été et de pluie, je fais découvrir ce film à mes enfants de 6 et 8 ans. Durant le film, je prends mes notes mentales en vue d’une critique. Notes pour plus tard : c’est niais. C’est...

le 3 août 2014

156 j'aime

27

Avatar
ackboo
4

Splendide ! Révolutionnaire !

Connerie hollywoodienne pour adolescents shootés à la Ritaline n°465031 Film de propagande de l'US Marine Corps n°9032 Apologie post-colonialiste nauséabondes des "bons sauvages écolos"...

le 6 janv. 2010

146 j'aime

12

Du même critique

Au cœur des ténèbres
The_Dude
10

Critique de Au cœur des ténèbres par The_Dude

Un jeune officier de la marine marine marchande britannique est engagé par une compagnie belge afin de renouer le contacte avec, Kurtz, le directeur d'un comptoir colonial faisant commerce d'ivoire...

le 5 nov. 2010

39 j'aime

1

Il était une fois dans l'Ouest
The_Dude
10

"How can you trust a man who wears both a belt and suspenders? The man can't even trust his own pant

Il était une fois l'Ouest sauvage, inconnu, mystérieux et implacable. L'on aurait pu croire cette époque éternelle en ce temps là. Mais vint la fermeture de la frontière, la fin des espaces libres de...

le 27 oct. 2010

31 j'aime

8

Le Domaine des dieux - Astérix, tome 17
The_Dude
9

BTP un jour, BTP toujours.

Cette fois César en a assez de ces gaulois qui refusent de se soumettre à la férule romaine. C'est qu'ils commencent à devenir lassant à la longue avec leur potion magique à la con. Et puis ces bras...

le 4 mars 2012

23 j'aime

7