"Everything is Blue, like you, like me ! Dadadidadada dadadidadadam !"
Avatar est la quintessence de l'amour de Cameron pour la science-fiction et le cinéma. L'histoire se passe dans le futur, à une période indéfini, où la planète Terre n'est plus qu'une énorme agglomération cosmopolite. On suit l'aventure de Jake Sully sur Pandora, marine paralysé des jambes, qui remplace au pied levé son frère jumeau, tué dans une agression, dans une expédition scientifique. Le but de celle-ci est de mieux connaitre l'environnement de la planète grâce à des Avatars, corps clonés avec l'ADN d'un humain et d'un autochtone de la planète nommé Na'vis. De suite, Cameron plante ce qui sera la principale caractéristique de son récit: qu'est ce qui fait de nous ce que nous sommes ? Car Jake va se retrouver très vite dans un position inconfortable où il devra faire un choix, qui se révélera dans les deux cas lourd de sens. La magie de ce film est de jouer sur cette ambivalence, de la double existence que mène notre protagoniste principal. Et le montage nous permet de basculer petit à petit de l'autre coté. Car le film prend parti, clairement, mais sans le montrer clairement. Sans forcer le jugement du spectateur. Mais vous vous retrouvez forcément à penser comme notre héros, à prendre parti pour lui et donc à être contre l'espèce humaine. Cameron, sans balancer de grand discours via un dialogue pompeux ou insistant, fait passer son message grâce à la réalisation et au montage ( poste qu'il occupe d'ailleurs dans les deux cas, le réalisateur étant cité également comme l'un des trois monteurs du film ). C'est bête, mais ça montre déjà qu'il ne prend pas son spectateur pour un gros imbécile. Beaucoup peuvent dire à raison que c'est un blockbuster bourrés d'effets spéciaux, mais ce serait oublier à quel point ces effets spéciaux servent le film dans le fond et dans la forme. Car ne cherchez pas de grosses explosions ou d'effets pyrotechniques à tout va, il y a en tout et pour tout 35 minutes d'action à proprement parler sur 2h58 de film. Et pourtant vous ne vous ennuierez pas, car le film fonctionne à l’émerveillement et à l'apprentissage. Cameron nous fait suivre un récit initiatique où le héros va apprendre à connaitre la nature dans laquelle il évolue. De ce récit, il va en découler une réflexion chez cet ancien marine, mais aussi chez le spectateur. Et toujours sans imposer ce discours fermement par la parole, mais seulement par l'image et l'intrigue. En cela les différents personnages sont des représentations d'un rôle bien précis. Et au final, on se demandera ce que veut dire "être humain" quand le personnage le plus humain de l'histoire n'en ai pas un. Un gros sujet de réflexion amené par Cameron, sur un film qui aura bouleversé tout sur son passage: box-office, spectateurs, industrie du cinéma et technique d’appréhension de l'image. Car c'est aussi le premier grand film en 3D, il ne faut pas l'oublier. Film important autant sur le fond que sur la forme, il restera à n'en pas douter comme une pierre angulaire de l'histoire du cinéma. Et donc pour ainsi dire un chef d’œuvre.