La première partie d'Avatar, si le propos pouvait paraître apparemment naïf, quoique cruellement d'actualité, m'avait enchanté. La voie de l'eau m'a bouleversé.

Alors que James Cameron avait déjà mis un vent, venu du haut du ciel, à toutes les œuvres de science-fiction cinématographiques avec son expérience inédite en 3D, voici qu'il récidive avec une immersion totale dans sa nouvelle création. Il faut voir ce second opus avec les lunettes et dans une salle ad hoc (cinémax).

Quittant les forêts de Pandora, le spectateur va bientôt boire la tasse tant les ressentis sont puissants. Images d'une perfection bluffante, histoire qui, si elle demeurent classique dans son déroulé, prend aux tripes par son intensité. Si vous parvenez à surfer la vague de son imaginaire, vous allez prendre une véritable claque.

Tandis que la première partie se concentrait sur la transition d'un humain qui devient Na'vi dans l'âme et découvre l'amour, cette suite développe la partie familiale et les liens entre générations. En effet, si James Cameron alerte sur la situation critique dans laquelle nous nous trouvons, c'est en pensant aux générations plus jeunes et celles à venir qui vont connaître une Terre impropre à la vie telle que nous la connaissons. Certes, les images sont fabuleuses et le cadre éblouissant, mais derrière la partie initiatique des enfants qui doivent adopter un nouvel environnement, c'est bien de l'humanité dont il est question. Cette humanité qui, ayant plongé sa planète native dans l'agonie, veut dominer une nouvelle terre. Et il faut en expulser les habitants, de gré ou de force. Le réalisateur ne fait qu'illustrer ce que les européens ont déjà fait aux Amérique, en Afrique, en Océanie... il montre également la cruauté et le cynisme avec lequel les humains traitent les autres espèces intelligentes. Le profit passe avant tout, saturant d'ivresse mercantile des aveugles qui ne voient pas qu'ils préparent déjà une nouvelle apocalypse. Le massacre d'animaux sensibles ne peut qu'évoquer la chasse à la baleine, brutale.

James Cameron l'a déjà évoqué lors d'interviews : nous sommes les humains destructeurs représentés dans ses films et les Na'vis sont ce que nous pourrions être, si nous n'étions pas si égoïstes et captivés par la satisfaction de nos désirs, fussent-ils à notre détriment.

C'est ainsi que j'ai quasiment eu la nausée lors de certaines scènes, où je me suis dit que l'humanité méritait décidément le destin tragique qu'elle s'est tracée elle-même. Mais si cette œuvre puissante aborde les limites de notre compréhension, elle montre également des trésors de sensibilité : le réalisateur parvient avec brio à émouvoir par des scènes déchirantes qui m'ont permis de sentir l'eau salée de l'océan de Pandora couler sur mon visage. Autour de moi dans la salle, des sanglots ravalés. Ils le sont sans doute davantage pour le drame "humain" qui se déroule à l'écran que pour le monde qui se meurt.

Ce film se veut un appel déchirant pour une prise de conscience collective. Mais pour la sauvegarde de l'environnement, que fait la Police ?

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Apostille
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le 19 déc. 2022

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