Version complète de la critique ici

Avatar premier du nom fait partie de mes films préférés. Je ne vais pas réexpliquer ce qui fait que j’adore ce film, j’ai déjà écrit quelques pages dessus. Dans tous les cas, ce récit d’initiation au scénario fluide, à la créativité incroyable et aux thèmes touchants me plait toujours autant après toutes ces années.

J’attendais donc sa suite avec impatience. Impatience grandissante au fur et à mesure que les années passent, que le film est mainte fois repoussé et qu’on se demande s’il va finalement voir le jour.

Le lendemain de sa sortie officielle, je me rends dans un cinéma assez loin de chez moi pour découvrir sur un énorme écran la suite d’Avatar. Passés les premières secondes où j’ai les larmes aux yeux face à la beauté de Pandora que je redécouvre, les minutes passent et ma désillusion grandit.

En sortant, j’entends quelqu’un dire « C’était incroyable ». Est-ce que ça l’était pour moi ? Un deuxième visionnage me confirme que non. Parce que, au-delà d’un film vide qui recopie le premier, d’une prouesse technologique certaine mais malgré tout vide de sens, le film est l’antithèse du premier au niveau des thèmes abordés. J’en ressors énervée, et en revoyant le premier volet de la saga, je me dis que bon sang, mais qu’est-ce qu’il a pu se passer durant 13 ans ?

I- Un scénario forcé

1) Première partie

Le film démarre là où on l’avait laissé : Jake et Neytiri ont leur premier enfant (il est bon de noter que la coiffure de Jake, qui changeait si souvent dans le 1er film, ne bouge pas d’un pouce pendant 10 ans ici) : Neteyam. On nous explique ensuite que Kiri naît de l’avatar de Grace. Alors je ne sais pas comment la gestation fonctionne et à dire vrai, l’existence de Kiri semble être un vrai mystère. Un mystère qui serait intéressant… S’il était traité dans ce film de 3h. Mais évidemment, on va se concentrer sur le 3ème gamin, Lo’ak, qui d’ailleurs n’a pas le droit à sa présentation, non, comme Tuktina il apparaît d’un coup.

On nous présente ensuite… Spider. L’enfant illogique. L’enfant de Miles Quaritch, l’antagoniste du premier film, et d’une mère dont tout le monde se fiche puisqu’elle n’est pas nommée dans le film (elle s’appelle Paz Socorro). Donc, en une seconde, on est censé accepter diverses choses : que Miles a eu un enfant dans le premier film, que la mère de l’enfant est morte (enfin supposément), qu’il y avait un enfant quand la base a été attaquée par les avatars des scientifiques, que l’enfant a un prénom nul (à la limite si il voulait se choisir un prénom Na’vi mais non non, « Spider »), que tomber enceinte sur une planète autre que la terre qui était décrite comme pire que l’Enfer, et qu’ils ne pouvaient pas le congeler pour rentrer sur Terre. Ah. Franchement, heureusement que je savais tout ça avant parce que ça m’aurait vraiment titillé la gorge de l’apprendre au cinéma.

Cinq minutes après, les humains reviennent, Pandora brûle sur une telle surface que les petites bombes du 1 sont risibles, et on nous balance « un an plus tard ».

A la limite, que les humains reviennent, je l’ai accepté avec force dans la première bande-annonce. Mais alors le « un an plus tard »… Le film pose, non même pas, nous balance à la tronche sa situation initiale en nous disant « Heu bon on savait pas trop quoi montrer donc débrouillez-vous avec ça parce qu’on veut vraiment voir l’océan ».

Ensuite, Miles Quaritch revit grâce à sa mémoire collectée dans une clé USB qui lui permet de revenir en avatar… Wow wow wow. Alors non seulement ils n’ont pas montré le coup de la clé USB dans le premier film, ce qui aurait été certainement plutôt logique vu qu’on voit les préparatifs de guerre, mais en plus, ils décident de cloner le truc le moins utile à savoir… des soldats ? Le truc dont tout le monde se fiche et qui se retrouve ultra facilement ?

Et surtout, un avatar, Jake le dit, « ça coûte la peau du cul ». Comment, alors que la RDA est fauchée car elle n’a plus d’unobtanium, elle a pu se payer 12 clones avatars ? Dont certains se font tuer de suite hein, ce sont des soldats. Ils ne pouvaient pas… Oh je ne sais pas… Refaire le programme avatar avec des soldats, comme ça si l’un mourait, bon le coût aurait été énorme, mais au moins il serait piloté à distance et donc vivant ? Bon bref.

Nous disions donc « un an plus tard » (pardon celui-là il reste coincé dans ma gorge). On nous apprend que la flore entière de Pandora attaque les humains, en plus des Na’vi. Et pourtant… Les humains ont réussi à se construire une petite ville avec un train qui va au milieu de la forêt. Un train. Avec des rails. Au milieu de la forêt. Ils ont réussi à construire tout ça sans être dérangés par ne serait-ce qu’une petite plante ? Eh beh.

Et les Na’vi utilisent maintenant des armes humaines ?! Excusez-moi, je dois aller crier cinq minutes.

Me revoilà. D’ailleurs, Neytiri est la seule à ne pas changer d’arme et garder l’arc, mais bon Neytiri n’apprend rien tout le long du film. Donc, bref, on nous montre que les Na’vi ne vivent plus dans la forêt (pour autant qu’ils y aient vécu depuis la fin du premier film, ça on ne le saura jamais) mais dans les montagnes, dans un camp de base, avec notamment les scientifiques du programme avatar qui… peuvent maintenant eux aussi monter des ikran.

DONC Jake, qui était un peu le seul être choisit par les Na’vi pour devenir comme eux, n’est plus unique. Ah bon.

D’ailleurs on découvre aussi que Neytiri a un nouvel ikran. On ne savait pas que c’était possible, qu’un omatikaya puisse faire le lien avec deux différents ikran, mais bon le film s’en fiche.

Bon, on découvre la ville humaine et on nous apprend que la Terre se meurt et que les humains veulent coloniser Pandora. DONC ce qui n’était qu’une course à l’argent, quelque chose de méprisable dans le 1er film, devient une nécessité dans le 2ème. Alors certes, une nécessité qui ressemble beaucoup à comment a été forgée l’Amérique… Mais le film ne traite jamais de ça comme ça, et d’ailleurs, le film s’en fou de ce que doivent faire les humains, les baleines c’est mieux.

On en finit donc avec les introductions de la situation du film. C’est catastrophique, et ça n’est pas finit.

Les enfants décident d’aller tous s’amuser près de là où a eu lieu le combat final du premier film. Mais, oh bah ça tombe bien alors, c’est exactement le jour où Quaritch et son escadron décident de visiter le même lieu ! Mais alors là, wouaw, quelle coïncidence (vous le sentez le cynisme ou j’en rajoute ?)

Bref les enfants se font sauver dans une scène plutôt classe, sauf Spider mais le film et les autres personnages s’en fichent, et Jake décide, pour sauver tout le monde, de partir.

De.

Partir.

Alors.

De un, Spider est capturé. Ce qui signifie qu’il peut donner à tout moment le lieu du camp des omatikaya. Donc si Jake part, le camp peut finir en flammes, avec tout le monde tué, Jake n’en aura rien à faire parce que sa famille est sauvée. Mmhm. En plus, il semble n’en avoir rien à faire que Spider puisse être torturé.

De deux, si Jake voulait vraiment protéger ses enfants, il les aurait envoyés eux dans un autre endroit inconnu tout en restant avec les omatikaya, parce que c’est lui que veulent les humains. Le « chef de guerre ». Les enfants ne sont que là pour l’atteindre ! Et du coup… Le leader de guerre n’est plus là. Les humains ont fini leur mission, ils peuvent continuer tranquillement leur terraforming et tuer les Na’vi. Pourquoi ils en ont toujours après Jake alors ?

De trois, c’est qui le nouveau chef ? On nous donne son nom, on dit qu’il est doué et voilà. Mais purée, c’est qui ? Il a fait quoi pour mériter ce titre ? Pourquoi Jake peut passer outre la règle qui dit qu’un chef doit en tuer un autre ?

De quatre, s’éloigner ne va servir à rien parce que les humains veulent coloniser la planète entière. Partir loin ne fait que repousser le problème.

Là, le scénario logique, c’est de récupérer le Spider. Mais non, le film, tout le long, va nous pousser pour voir des baleines. Donc, les Sully partent en pleurs et moi je pleure de l’illogisme.

2) Chez les metkayina

Cameron a cependant décidé que ça se passerait à la mer donc, allons-y pour découvrir les us et coutumes des metkayina.

Beaucoup reprochent au premier Avatar de n’être que de la poudre aux yeux, de ne pas avoir un scénario intéressant. Évidemment, j’en pense tout le contraire. Mais il est difficile pour moi de dire que ce deuxième film est intéressant : quand les Sully arrivent au récif et décident d’y apprendre les coutumes, on se retrouve avec un copié collé du premier film mais sans la partie intéressante, à savoir découvrir la façon de penser des Na’vi, et comprendre que l’être humain a perdu connexion avec la Mère. Bref, on répète, mais on ne nous propose rien de plus que ce qu’on a déjà vu, et non, découvrir l’océan n’est pas intéressant en soit.

Ainsi, on montre leur nouveau quartier aux personnages, puis ils doivent apprendre à marcher pardon à nager, apprendre la langue, à monter des chevaux, non pardon des dauphins et des poissons volants… Au cours d’un montage qui utilise évidemment la même musique que dans le 1, les personnages réussissent petit à petit à surmonter les épreuves qu’on leur donne, réussir à finalement devenir des Metkayina.

Et la répétition se trouve partout : on découvre l’arbre des âmes, on a la scène horrible où les méchants humains font leurs méchants humains et tuent une baleine, puis la cheffe qui hurle devant cette tragédie, puis le clan qui veut partir en guerre malgré Jake qui tente de les résonner. On a aussi le clan qui a son propre animal avec qui il faut se connecter pour être considéré comme un adulte, comme avec les ikran, mais ici avec les baleines.

Et vraiment, j’ai essayé de m’intéresser à tout ça, parce que j’aime l’océan et que ce qui a été créé pourrait être captivant : mais ça ne l’est pas. C’est notamment gâché par la musique qui est exactement la même que dans le 1. Alors certes, James Horner est décédé, mais le nouveau compositeur a l’air totalement capable de faire du bon boulot, comme il le fait avec le thème des Sully. De même, les chœurs qu’on entend dans la chanson de The Weeknd sont incroyables : pourquoi ne pas avoir fait de nouvelles musiques ?! J’en ai vu des suites de films qui reprenaient ce que faisait le premier volet, comme Pirates des Caraïbes, ou Dragon, ou Star Wars. Mais quitte à reprendre les thèmes, le scénario ou les idées de mise en scène, ces films ont au moins été foutu de changer la musique !

Mais surtout… On s’en fiche ! Moi, Avatar m’a fait découvrir les omatikaya, le peuple de la forêt. C’est eux qui m’intéressent, j’ai du souci pour eux. Les metkayina, qui ne font aucun effort pour être sociaux en plus de ça, il peut leur arriver n’importe quoi, je m’en fiche. Que la fille du chef dont je n’ai même pas retenu le nom soit en train de tomber amoureuse de Lo’ak (tiens, ça me rappelle Jake et Neytiri…) je n’en ai strictement rien à faire.

Le pire exemple, c’est la scène de la chasse à la baleine. Alors, je suis végan. Je ne supporte pas la souffrance animale. Tout ça me touche beaucoup. Mais vous savez ce qui m’a touché ? La destruction de l’arbre maison dans Avatar premier du nom. Une destruction qui a été annoncée dès le début du film, pour laquelle le personnage principal travaillait avant de se rendre compte de son erreur, de tenter de l’arrêter et finalement, d’échouer.

La baleine ? Bah elle se fait tuer pour rien. Voilà. Est-ce qu’on savait que les baleines se faisaient chasser ? Non. Est-ce que le héros principal en a quelque chose à faire ? Jake a l’air un peu tristoune mais surtout gêné, et je le comprends, c’est de sa faute. Mais en quoi est-ce censé nous impacter, nous, spectateurs ? En quoi on doit lâcher notre larme devant la souffrance des personnages ? La destruction de l’arbre, je passais la scène quand j’étais plus jeune tellement elle m’horrifiait ! Là… Rien. Le pire c’est la réutilisation de la musique de la chute de l’arbre maison : non, je suis désolée, pour tout le respect que j’ai pour chaque être vivant, la situation n’a rien à voir. Et c’est incroyable de me faire dire ça alors qu’on montre une scène horrible mais ça ne fonctionne absolument pas.

Franchement la scène du tulkun tué ne me fait rien du tout, alors que l’attaque du village, qui finit brûlé avec un seul mort chez les animaux, me touche beaucoup plus. Parce que la musique est touchante, les cris des personnages aussi et la situation semble encore plus injuste.

Je comprends ce qui a voulu été faire avec les tulkun. Le problème, c’est que l’idée du « on le tue pour récupérer sa potion magique et on repart » est tellement gros et forcé que je n’arrive pas à me sentir ému.

On nous a présenté les baleines un peu plus tôt, en nous disant qu’elles étaient plus intelligentes que les humains, et je comprends l’envie derrière tout ça. Cependant… Dès que les sous-titres sont apparus pour les faire parler, on m’a perdu. A ce moment-là, j’ai abandonné tout espoir et je me sentais comme Dory qui parlait la baleine.

Déjà, on ne comprend pas comment Lo’ak finit par parler à Payakan, juste il ne comprend pas puis deux jours après il comprend, donc on ne saura jamais comment les deux espèces arrivent à communiquer. Mais surtout… Les sous-titres ? Vraiment ? Il n’y avait rien de mieux, du genre… Ne pas les traduire ? Ça aurait été beaucoup plus logique, et beaucoup moins débile.

Mais bref, apprenant que les tulkun sont en danger, Lo’ak décide d’aller avertir son copain Payakan et découvre que celui-ci… est marqué d’une balise.

Alors, je vais citer le film puisqu’en plus d’oublier le premier film, il s’oublie lui-même : ils ciblent une mère avec son petit, car le petit est plus lent et la mère ne le laissera jamais seul. Donc, Payakan, un mâle seul, leur échapperait très facilement, alors pourquoi l’avoir pris en chasse ? Oh bah ça tombe bien alors, hasard de dingue.

Bref, des enfants, je sais même plus lesquels, se font enlever, d’autres non, et les metkayina décident de partir en guerre.

3) Spider et Quaritch

Avant de parler du dernier acte, j’aimerais faire un aparté sur l’histoire de Spider et Quaritch, et leurs personnages respectifs parce que j’ai un gros souci avec eux.

Commençons par Spider. J’ai déjà exprimé en quoi sa simple présence m’horripilait, mais au-delà de ce problème, c’est ce qui est fait de lui qui pose soucis.

En effet, c’est un enfant humain qui a grandi avec les omatikaya : en bref, il n’est pas bien différent d’eux. Il parle, marche et pense comme eux. Cependant, pourquoi le film n’en a pas profité pour parler plus profondément du personnage ? Non parce que, quand j’ai entendu dire qu’un enfant humain serait de la partie, je me suis dit : on va se questionner sur, comment devenir un Na’vi sans avoir d’avatar. Parce que si Spider agit comme les Na’vi, il lui manque le corps afin de pouvoir respirer et se connecter au monde autour de lui. Donc il ne peut pas dompter les animaux, voler sur un ikran, respirer librement… En fait le personnage doit souffrir de tout ça !

Qu’en a fait le film ? Il se peint avec des rayures bleues ce qui fonctionne pour les animaux et il se questionne principalement sur son père. Ah. Donc pas de questionnement sur sa nature profonde d’être humain adopté par les Na’vi, sur sa place sur cette planète. Juste un « parfois ça vaut mieux de ne pas savoir qui est ton père ».

Ce qui est rigolo, c’est que même ça le film ne sait pas le faire. Depuis sa toute jeune enfance, et vu le commentaire qu’il lâche à son propos, Spider a dû être bercé par les commentaires négatifs sur son père : l’amour que lui porte Neytiri ne doit faire que confirmer tout ça. Or, lors de sa rencontre avec l’homme, et pendant tous les mois qu’il passe avec lui, Quaritch ne va rien faire pour infirmer ces racontars : au contraire. Et que va faire Spider ? Accompagner Miles afin de lui montrer comment doit vivre un omatikaya. Alors d’accord, le jeune homme fait ça pour éviter de retourner dans la machine qui lit les pensées. Mais au cours du film, le gamin montre qu’un lien s’est forgé entre lui et Quaritch : il rit avec lui, lui apprend personnellement des choses, et même face à toutes les horreurs que produit encore plus Miles, il le sauve à la fin. Mais pourquoi, qu’essaye de faire le film ? Est-ce qu’on doit douter de Spider ? Est-ce qu’on doit l’aimer alors que Jake et Kiri ne parlent de lui qu’une fois ? Je ne sais pas, je ne comprends rien à l’utilité de ce personnage.

Ce qui me fait passer à Quaritch.

L’idée de faire revenir Quaritch dans un corps d’avatar, bon j’ai du mal à accrocher, mais en soit elle est intéressante. Le méchant du premier film, l’incarnation de l’humanité virile, toxique, raciste et spéciste devient son ennemi.

Le truc c’est que Quaritch il n’a pas l’air d’être plus embêté que ça d’être dans le corps de l’ennemi. Je veux dire, passé sa naissance, on ne sait pas si c’est son apparence, sa renaissance ou le fait d’être entouré d’avatar qui le surprend, il s’en fiche complètement.

De plus, ça ne changera absolument rien à sa vision du monde. Alors que chez Jake, être un avatar lui faisait comprendre ses erreurs passées, ici, à la fin du film, Quaritch n’a rien appris. Le truc, c’est que dans le 1er film, on devait comprendre que ce qui différenciaient les humains et les Na’vi, c’était la queue de connexion de ces derniers. Ils pouvaient se connecter au monde qui les entourait et donc mieux le comprendre : Jake est littéralement fasciné par ça. Or ici, le fait que Quaritch subisse la douleur de son ikran ne change rien, on ne le voit même pas plus surpris que ça. Donc : à quoi ça servait de le transformer en avatar ?

Et même : à quoi ça servait de ramener le personnage, si on ne voit pas de changement chez lui ? Je sais que Cameron veut faire cinq films, mais il faudrait peut-être commencer par faire un soupçon de quelque chose, parce que pour l’instant on a juste deux films avec le même personnage qui ne meurt pas miraculeusement et qu’on a juste envie d’étrangler.

D’ailleurs, le film appui plusieurs fois sur le fait que Quaritch n’est pas le même personnage que dans le premier film, lui-même dit « Je ne suis pas cet homme ». Sauf que, mon gars, si tu as ses souvenirs, tu es cet homme. Surtout qu’il agit exactement comme le personnage du 1 donc je ne comprends pas cette envie de vouloir montrer qu’ils ne sont pas les même pour finir par avoir le même personnage.

4) La fin

Le dernier acte commence donc avec ceci : Lo’ak, Tuk et Tsireya sont prisonniers des humains. Spider et Quaritch sont avec eux. Jake, Neytiri et les metkayina se préparent à partir en guerre.

Je ne vais pas jeter la pierre à chaque tournant, j’aime bien cette bataille finale parce qu’elle est plus intime et possède moins d’enjeux que celle du premier film, donc enfin on ne copie plus tout. En plus les poissons volants sont très jolis vu d’en haut, et l’intervention de Payakan est plutôt classe. Les plans sont beaux, rapides, efficaces, très bien filmés.

Le moment se casse un peu la gueule dès que… les metkayina disparaissent. Vraiment, à un moment, Neytiri est coursée par Quaritch lui-même poursuivi par Jake, et à partir de là, on ne verra plus jamais les metkayina. Que leur fille et future cheffe soit toujours prisonnière ne leur pose apparemment aucun soucis… Je rigole, évidemment, mais je me demande à quel point il faut ne rien avoir à faire de son histoire pour perdre d’un coup 50 personnages.

Bref, certains se libèrent, d’autres se refont prisonniers, et Neteyam meurt.

Neteyam. Le seul pour qui le film n’en avait rien à foutre. Je pourrais dire que ça m’a surpris mais évidemment que non. Parce qu’on a Lo’ak et son arc avec Payakan, Kiri et son questionnement personnel, Spider et son développement bizarre avec Quaritch, et Tuk qui est juste la plus jeune et incarne l’innocence. Neteyam c’était juste… Neteyam, point.

Du coup, ça engendre la folie meurtrière de Neytiri. Et sur le papier, j’apprécie de voir la douleur d’une mère. Le problème, c’est que le film a passé son temps à parler du fait d’être père : Neytiri, on ne la voit jamais parler à Neteyam. Jamais. Elle est le plus souvent avec Tuk, et elle parle une fois à Kiri. Il n’y a pas une seule scène de lien entre les deux. Donc, elle est folle de chagrin parce que dans l’imaginaire de Cameron, une mère, de base, est triste quand son enfant meurt. Bref.

Le pire dans tout ça, c’est que oui, tout ce qui à trait avec la mort de Neteyam est super bien fait ! Le désespoir de Neytiri, la tristesse de Jake, Lo’ak qui s’en veut, la musique change enfin, même son enterrement. Mais le gars on ne le connaissait pas, comment voulez-vous que je sois triste pour lui ? Encore une fois, l’ilu qui se fait tuer pour rien plus tôt m’a plus ému.

Ensuite, les scènes de combat sur le bateau sont vraiment bien chorégraphiées et impressionnantes, mais le tout est gâché par la peur de Spider envers Neytiri : ça rend le désir de sang et de vengeance de cette mère endeuillée proche de la folie, et le moment où il se cache alors qu’elle hurle comme une folle la rend plus hystérique qu’autre chose.

Surtout qu’elle casse son arc. L’arc offert par son père pour protéger le peuple des omatikaya, brisé lors d’un combat pour venger son fils. Je ne comprends absolument pas la symbolique du moment : elle fait son travail, protéger son peuple de ceux qui viennent du ciel. Elle a mérité quoi pour avoir son arc brisé de cette manière ? Mais bon, le film oublie ça dès le moment où ça arrive et n’en reparle plus jamais.

Après, il y a double prise d’otage qui là encore, ne fait aucun sens dans la scène. Quaritch retient Kiri tandis que Neytiri retient Spider.

Je reviendrais plus tard sur le racisme de Neytiri mais dans la scène, on ne comprend JAMAIS si Neytiri bluffe, si Spider sait que Neytiri bluffe ou non, si Spider fait partie du bluffe de Neytiri et si Kiri le comprend, et si Quaritch bluffe sur le fait que perdre son fils le touche ou non. Vraiment cette scène est un foutoir monumental : on ne comprend pas ce que pensent les personnages et c’est un gros problème parce que quand la scène se termine, Quaritch est présenté comme le seul bon des personnages, puisqu’il est le seul à relâcher son otage pour sauver quelqu’un d’autre. Et puis surtout, Spider ne semble pas plus touché que ça d’avoir frôlé la mort alors que la fin du film nous montre qu’il devient le fils adoptif des Sully, sans en vouloir à Neytiri. Vraiment il n’y a aucun sens là-dedans.

Bref, la famille veut s’échapper mais un mur de flamme leur… barre la route.

Les gars, vous avez passé la moitié du film à apprendre à retenir votre respiration, c’est peut-être pour savoir plonger. Mais bref, comme tout le monde semble décidément débile dans ce film, ils remontent sur le bateau au lieu de passer dessous comme ils le feront dans cinq minutes. Enfin, évidemment c’est pour forcer la scène qui vient, à savoir la séparation de la famille.

Jake et Quaritch se battent sur la même musique que dans le final du 1, à ce point-là j’espérais être habitué mais toujours pas, c’est d’une débilité sans nom de répéter comme ça les musiques.

Sur le bateau qui se retourne, rappelant évidemment Titanic mais donnant lieu à des scènes de tension vraiment bien faites, Tuk se fait aspirer par l’eau et Neytiri plonge pour la sauver, tandis que Lo’ak cherche son père, Spider sauve le sien et que Kiri fait sa petite danse pour sauver sa mère et sa sœur.

En vrai, cette scène est très jolie dans le sens où l’ennemi, ici, c’est l’eau. Pas d’antagoniste, juste la famille qui se retrouvé piégée par l’eau, qui prend et donne sans remords. C’est joli, les scènes s’enchaînent parfaitement et enfin la musique fait quelque chose d’utile, à savoir un nouveau thème. Je me retrouve à retenir ma respiration et c’est très joli en même temps.

Sauf que tout ça est gâché par le fait que Spider décide de sauver Quaritch, et ça ne fait aucun sens.

Spider a entendu pendant toute son enfance, et vu pendant tout le film que Quaritch était quelqu’un de mauvais et que le fait de le faire revenir en avatar n’y changeait rien. Pourquoi le sauve-t-il donc ?

Le film tente de montrer que c’est le choix de Quaritch, à savoir libérer Kiri pour sauver son fils, qui amène à ce revirement. SAUF qu’à ce moment-là, le film nous implique que Spider savait que Neytiri bluffait, puisqu’il n’a pas peur de la na’vi après ça. Donc en quoi il peut être redevable envers son père ?

Vous savez ce qui expliquait ça ? Une scène coupée où on montre que même Kiri libérée, Neytiri voulait tuer Spider. Oui oui. Mais la scène est coupée, et le film, sans montrer les conséquences comme la peur de Spider envers Neytiri, implique l’inverse, à savoir le fait que cette dernière bluffait. Bref, encore une fois, aucun sens.

Enfin, les Sully vont bien et adoptent Spider parce que « un fils pour un fils » (j’ai même plus la force d’être outré), et Jake décide que sa maison est maintenant là où est enterré son fils.

Je ?

Alors. Vous savez, le moment pivot du film, le moment où tout le monde pleure parce qu’ils doivent abandonner leur maison (pour aucune raison valable autre que parce que le scénario l’a décidé, mais passons). Quand un film démarre son deuxième acte de cette manière, avec un moment déchirant, une musique forte, épique et triste, parce que les personnages doivent quitter tout ce qu’ils n’ont jamais connu, en toute logique, c’est parce que les personnages vont y revenir à la fin du film. Ils auront gagné leur combat et le droit de retrouver ce qu’ils ont perdu. Même, le moment déchirant du film, à savoir la mort de Neteyam qui, dans un dernier souffle, va dire « Je veux rentrer à la maison » ce à quoi son père va répondre, en larmes « Je sais je sais, on va rentrer à la maison ». Donc, en toute logique, les Sully devraient rentrer chez eux, puisque comme l’a dit la femme du chef dont j’ai pas du tout retenu le nom mais j’ai retenu qu’elle était enceinte en bonne femelle qu’elle est, « on ne fuit pas le danger ».

Le film, qui ne suit aucune logique, décide donc d’enterrer Neteyam sur place et Jake dit donc que désormais, c’est ici leur maison.

Pour me raisonner sur ce choix débile qui n’est motivé que par l’envie de Cameron de montrer la mer, on m’a dit « Oui mais leur fils est enterré ici ». Déjà, ils auraient pu l’enterrer dans la forêt, puisque tel était son souhait et que dans leurs visions, Neteyam apparaît dans la forêt. Ensuite, on nous dit tout le long du premier film que la planète est comme un gigantesque cerveau, que tout est relié. Donc oui, s’ils étaient rentrés chez eux même après avoir enterré Neteyam, ils auraient pu entendre sa voix grâce à l’arbre des âmes. Cet arbre qui était le point culminant du premier film, que tout le monde voulait protéger alors qu’apparemment ils fleurissent de partout (bon là on a une algue des âmes).

Bref, tout ça pour dire que : Cameron n’en a rien à faire de son lore, de ce qu’il a construit pour le premier film. Il voulait montrer la mer, et il l’a forcé à un point que c’en devenait risible dès les premières minutes.

Vous savez, si vraiment il voulait montrer la mer, il y avait un scénario plus logique : les humains reviennent, décident de s’installer plus loin que chez les omatikaya, dans un lieu où les Na’vi ne les connaissent pas comme chez les metkayina, et ceux-ci demandent de l’aide au clan qui a réussi à combattre ceux qui viennent du ciel. Logique, simple, efficace.

Le pire avec cette histoire qu’on nous a pondu, c’est que là, dans mon résumé, j’ai retiré l’élément le plus intéressant du film et ça ne change rien à l’histoire : j’ai nommé Kiri.

Kiri, on imagine facilement qu’elle est la Jésus de Pandora, fille d’Eywa. Elle est ultra intéressante, et pourtant le film l’oublie tout le temps. Vous savez comment elle a pu monter son ikran ? Elle ne l’a pas dompté, elle lui a demandé. Est-ce montré par le film ? Eh bien non, on préfère voir la mer. Et même quand on voit ses pouvoirs à la fin, quand elle contrôle les plantes et les poissons… On ne se questionne de rien, personne n’en parle, tout le monde s’en fiche. Alors que même ça ça aurait été intéressant à discuter !

Une idée de film toute bête : on suit le développement de la famille Sully, dans la jungle. On découvre avec surprise au bout de plusieurs minutes que Grace donne naissance à un bébé ; on suit le parcours de Kiri quand elle grandit, sa différence (elle dit qu’elle se sent différente à un moment… Mais le film ne nous l’a jamais fait ressentir !), son lien avec Eywa. D’un autre côté, on suit le développement de Spider, un humain qui voudrait être Na’vi. On peut même développer Neteyam et Tuk, et donner à Lo’ak une histoire ressemblant à celle qu’il a avec Payakan. Allez, à la limite, un combat final avec une autre tribut Na’vi qui ne veut plus de ceux qui viennent du ciel, ou qui veulent s’en prendre à Kiri pour X raison. Voilà. UN scénario qui tient sur deux heures, qui ferait rêver et qui serait tellement plus logique que la bouse que non pas un, ni deux, ni trois, mais bien cinq scénaristes nous ont pondus.

II- Des thèmes contradictoires avec le premier film

1) Sexisme, racisme, spécisme, militarisme

Le premier Avatar était un film qui démontrait les problèmes du racisme, spécisme et sexisme. Franchement revoir ce film et revoir à quel point ses idées sont toujours d’actualité est un peu triste, mais quand même agréable car ça rend le film encore plus puissant dans ses propos.

Et c’est là que le deuxième film se plante de manière assez astronomique.

Déjà, Avatar premier du nom était incroyable quant au message féministe qu’il faisait passer : les antagonistes étaient des hommes qui incarnaient la toxicité masculine, la virilité, et Jake en faisait partie en début de film. Or, en apprenant à vivre avec les Na’vi, il acceptait sa part féminine, en se construisant une nouvelle personnalité grâce à Neytiri, Grace et Eywa.

De la même manière, les hommes de la RDA passent leur temps à taper du poing sur la table et tout casser, là où les femmes Na’vi exercent plus de puissance, en démontre l’apparition de Mo’at qui fait taire les cris du clan avec un seul mot. Cependant, les femmes Na’vi savaient aussi

Miellez
2
Écrit par

Créée

le 25 mars 2024

Critique lue 16 fois

Miellez

Écrit par

Critique lue 16 fois

D'autres avis sur Avatar - La Voie de l'eau

Avatar - La Voie de l'eau
Moizi
4

épisode filler

Je suis, moi aussi, allé communier à la grand-messe du cinéma et je me dis que c'est pas possible... Il faut interdire James Cameron d'approcher de près ou de loin d'un outil scripteur (quel qu'il...

le 20 déc. 2022

225 j'aime

47

Avatar - La Voie de l'eau
Rolex53
7

Avatar, la suite

13 ans de préparation, un budget record, pour un film d'un peu plus de 3 heures, le sentiment que James Cameron a voulu mettre le paquet, c'est fait. Pour un résultat qui montre que lorsque la...

le 20 déc. 2022

196 j'aime

15

Avatar - La Voie de l'eau
Sergent_Pepper
8

Some wings in the way

Le grand écran est en danger, et les prétendants à son opération de sauvetage se succèdent timidement depuis les années Covid ; dans un contexte de reprise particulièrement morose, tous les regards...

le 18 déc. 2022

166 j'aime

20

Du même critique

Profilage
Miellez
9

Psycho ? Profil ? Intuition ?

Aujourd'hui, critique de série ! Eh oui, déjà que je ne suis pas douée pour les films, je m’attelle à une de série. Logique. Bref, je vais donc faire part de mon avis concernant une série qui...

le 22 nov. 2015

11 j'aime

5

Pirates des Caraïbes - Jusqu'au bout du monde
Miellez
10

Applaudissons la seule vraie traduction de la saga

S'il y a bien une saga qui m'a vu grandir, c'est Pirates des Caraïbes. Je n'ai jamais vu aucun des films au cinéma mais j'étais très souvent plongé dedans. J'ai toujours trouvé le premier volet...

le 5 mars 2017

10 j'aime

5