On retrouve dans ce film des Coen l'essentiel des ingrédients qui peuvent faire aimer leur travail.
Un scénario improbable, à base d'enlèvement d'une star de cinéma, de comploteurs communistes, entrecoupés, pour la respiration, mais pas que, d''entractes" qui montrent l'ambiance de l'époque, à base de séance de cinéma, de scènes au restaurant, d'un producteur démarché par une compagnie aérienne (je crois) et j'en passe. Accompagné par un travail de reconstitution et de photographie extrêmement léché. Pleins de plans "wahou".
Un vrai hommage au cinéma des années 50-60, celui des studios américains, avant que le nouvel Hollywood ne passe par là, avec des visites sur des plateaux de tournages à base de polar, de comédies musicales ou dansantes, de péplum. Il faut voir cette séquence dansée / chantée de 5 mn, menée par un Channing Tatum incroyable, toujours en hommage à ces comédies musicales. 5 minutes de bonheur. Le film vaut au moins pour ça, ce numéro est un bijou. Avec, en surplus, des subtiles (ou pas) allusions crypto-gays. Un vrai moment de cinéma comme on aime.
Et puis, toujours ces gueules d'ahuries. Clooney en premier. Clooney qui, oui, n'a pas qu'un physique de BG. C'est aussi un gars avec une gueule comique, et en même temps, une vraie gueule d'acteur de ces années-là, entre Clark Gable et Cary Grant. La galerie de personnage est vraiment réussie de bout en bout.
Enfin, on plonge aussi dans les problématiques de cette époque : les scénaristes sous-payés, le maccarthysme, les contrats des acteurs avec les studios, la guerre froide.
La force des Coen, c'est qu'on sait que c'est eux, que les ingrédients sont là, mais qu'ils sauront aussi nous surprendre et nous amener.