Pour commencer, ce n'est absolument pas un chef d'œuvre que nous signent ici les frères Coen. Par manque de rythme parfois, d'humour un peu grossier aussi, et enfin d'un scénario un peu cousu de fil blanc à certains moments, ce qui me fait penser que Joel et Ethan ont fait de ce film un petit fourre-tout pour leurs idées débordantes (comme on peut le constater dans la bande annonce :
Entre les marins, scarlett johansson en sirène, le cowboy, etc.
)
Mais je ne spoilerai rien ici, donc je ne m'étalerai pas sur les détails.
En revanche, c'est un film très agréable, drôle, surprenant, au scénario très intelligent qui débouche à mon sens sur une réflexion intéressante (que je développe plus tard, en spoiler), et avec des scènes propres au génie Coen.
La morale
La voix off finale essaie de nous éclairer quelque peu sur le message que j'ai cru avoir décelé à la fin de ce film, mais par soucis d'intelligibilité, je vais tenter de l'expliquer ici et je suis curieux de savoir ce que vous en pensez !
Évidemment, tout le monde aura compris que Avé Cesar s'intéresse particulièrement au monde du cinéma et donc à la narration d'histoire.
Mais tout n'est pas si simple. Je pense qu'il y a une réelle mise en abîme du monde du grand écran, dans le sens où finalement, chaque personnage (baird, homie) s'inscrit dans une histoire dans leurs films, qui se doit de coller à leur image publique (scarlett johansson doit conserver son image d'ingénue cohérente avec son image de sirène) mais tous les personnages ou presque subissent une réelle dérivation professionnelle, que ce soit Baird qui reste bloqué dans son rôle de romain dans la maison de communistes, sans chercher à ôter son costume, et en adoptant une démarche altière, ou bien Homie qui adopte un regard de cowboy lorsqu'il poursuit Channing Tatum dans la nuit, lui même adoptant les mêmes mimiques que dans son film lorsqu'il monte à bord du sous-marin.
Mais l'intelligence du film est de montrer que finalement, les grosses ficelles qui tiennent le monde ne sont que des histoires ! Que ce soient les religions ou l'idéologie communiste, toutes s'appuient sur des histoires avec un metteur en scène, et si Baird se fait embrigader par les communistes, tant et si bien qu'il finit par adopter cette histoire, c'est bien Eddie Mannix qui n'est qu'un acteur d'une histoire qui le dépasse : l'histoire de la vie ; et son metteur en scène est Dieu.
Voilà donc à mon sens le fondement de ce film, mais qui nécessite une certaine réflexion et qui n'est pas si évidente.
C'est bien ce qui manque un peu à ce film, c'est de la clarté, de la logique. Pendant une bonne partie du film, on ne sait où veulent nous emmener les deux frérots.
Mais ce n'est que mon humble avis !