Depuis l’année 2004, les inséparables frères Coen avaient comme projet de monter cette comédie axée sur l’évolution et sur le travail acharné des acteurs dans un studio de cinéma des années 20. Je ne suis pas un grand admirateur de ces cinéastes qui semblent vouloir s’imposer dans le milieu du cinéma par leur sens artistique unique et leur façon faire assez édifiant mais j’avoue avoir apprécié certaines de leurs œuvres comme Burn After Reading ou True Grit. Du coup, j’ai été assez curieux d’assister à leur nouvelle comédie qui touche un sujet très particulier, l’organisation d’une boîte de production démontrée comme une grosse usine. C’est un sujet intelligemment bien choisi, réveillant la curiosité d’un bon lot de cinéphiles et présentant un aspect à la fois ironique et culturel de l’organisation méthodique des studios de cinéma.
Ayant bien remarqué que la production réunit un casting à quatre étoiles et composés de célébrités de haute valeur comme George Clooney, Channing Tatum, Scarlett Johansson ou Ralph Fiennes, on pouvait se dire qu’on va se régaler puisque ces derniers sont bien placés pour savoir comme ce genre d’entreprise fonctionne et quelles contraintes doivent supporter dans ce milieu sévère. Malheureusement, je me suis fait des illusions. La production est uniquement centrée sur la progression d’un producteur campé par Josh Brolin, volant pratiquement toute la vedette du film. Quant au scénario, on ne sait pas vraiment s’il avait une direction à prendre où c’est juste une combinaison de plusieurs petites histoires ou sketchs. Josh doit gérer toute une organisation, rend visite à n’importe quel acteur, assiste à toutes situations aussi pénibles qu'ingérables à surmonter, c’est comme ça pendant toute la durée du visionnage.
Personnellement, j’ai moyennement aimé cette initiative. J’aurais préféré que le film donne la même importance à chaque personnage, surtout que chaque acteur pouvait peaufiner l’interprétation de leurs personnages, au lieu de se contenter d’avoir plus ou moins de rôles de caméo. Certains des personnages valaient le coup d’être mieux développé comme Ralph Fiennes en réalisateur strict dans ses principes ou l’attirante Scarlett Johansson en sirène. Surtout que la mise en scène est touffue et pas très ordonnée, on suit mal l’évolution de chaque personnage de second plan, sans compter un rythme manquant de fluidité. Apparemment, presque rien n’a été pris au sérieux. Au fait, je me suis même demandé si je n’assistais pas à une sorte de spectacle de grand divertissement qu’un film sérieusement bien fait. Tout le long-métrage est un enchaînement de festivité, de moments de grande détente et de folie amusante, en comptant des scènes frôlant un certain niveau du ridicule lamentable comme la scène du sous-main avec Channing Tatum disant bye-bye à Hollywood.
Il faut se rendre à l’évidence, la production est un ensemble d’événements où la satire et la parodie règnent plus que jamais, sans compter un manque total d’ambition et d’originalité. Western, péplum, comédie musicale, on passe par tous les genres, sans créer un nouveau souffle, c’est du vu et revu. Un peu dommage d’en arriver à ce résultat, les décors étaient si bien soignés, les costumes font bien référence à la tenue vestimentaire des années 20, la technicité de chaque plateau de tournage et bien mise en évidence, y compris les problèmes qu’un acteur peut poser à un studio de cinéma. Parmi tous les longs-métrages vus et réalisés par les mêmes cinéastes, je dois dire que c’est celui qui me paraît le plus étrange à voir dans la filmographie de ces artistes honorés par leurs précédentes productions. 5/10
J’aimerais que ce soit aussi simple !