Jacques Deray et José Giovanni sacrifient à la mode de l'espionnage abstrait, ce qui permet de rester évasif quant à l'intrigue, au mobile à la fonction des personnages. En l'occurrence, le film propose une histoire très sommaire, faite de règlements de compte mystérieux entre barbouzes de tous bords, à propos d'on ne sait quoi,. Parmi eux, Lino Ventura, espion français chargé d'enquêter sur la possible duplicité d'un collègue et ami, déambule dans Vienne à la recherche de témoins et de contacts. C'est sans un soupçon d'humour que Lino Ventura s'acquitte de sa tâche et c'est le plus sobrement du monde qu'il élimine les gêneurs.
On se désintéresse vite de cette non-intrigue, de ces agents secrets qui prennent des poses et de leurs mines affectées d'espions. Il ne suffit pas d'être mystérieux ou secret pour capter l'attention ou pour convaincre des activités opaques des espions, encore faut-il avoir un point de vue. Celui de Deray est banal. L'atmosphère délétère qu'il met en scène révèle moins la nature particulière de l'agent secret que les lieux communs qui lui sont attachés.