Nous y voici donc, "Avengers", l'apothéose prévue par l'arrivée de "Iron Man" en 2008. Le film de super-héros à son paroxysme, le divertissement ultime pour les fans des comics. Bref autant dire que si il y en a un qui était attendu au tournant, c'était bien ce film. C'est pourquoi, fidèle à moi-même, je le découvre deux ans après sa sortie.
Au-delà de devoir satisfaire son public, le vrai défi de "Avengers" c'était surtout de ne pas tomber dans la redondance du genre dont il est issu. Autant dire que sur ce point, Joss Whedon s'en sort très bien, il ne tombe jamais dans le fan-service à outrance, le film reste accessible pour tous les publics. Outre cela il faut aussi souligner la très bonne écriture, qui non seulement permet un approfondissement de chaque personnages, mais qui en plus permet d'exploiter de manière judicieuse la mythologie en apparence plus ou moins complexe qui se met en place depuis les cinq précédents films.
Whedon réussi ces divers challenge tout en demeurant honnête avec ce que le film promettait, et c'est là que l'ensemble du métrage puise sa force. Jamais "Avengers" n'a été vendu autrement que comme étant la réunion des super-héros Marvel, au service d'un grand divertissement. Bien loin des gros blockbusters dont le seul prétexte n'est qu'à faire tout exploser à l'image, en voulant en revanche passer pour des films plus profonds avec des pseudos messages forts, mais dont la substance initiale ne permet pas de les rendre crédibles pour autant, "Avengers" évite tout cela. On peut même dire que "Avengers" peut se vanter de sa simplicité scénaristique, puisque de toute façon son but premier n'est pas de poser des questions ni de donner des réponses, mais d'inviter à l'évasion le temps de deux heures, aux côtés de super-héros devenus familiers auprès du public.
Whedon s'en donne donc à coeur joie pour ce qui est de traiter la dimension divertissante du film. Au-delà d'un humour plus fin qu'à l'habitue (exit les blagues bien grasses de "Thor" de Kenneth Brannagh), c'est aussi sur les effet-spéciaux que les studios ont mit le paquet. Le film est époustouflant, Michael Bay et ses destructions de masses à coup de gros robots, peut aller se rhabiller. Ça cogne, ça brûle, ça explose, ça crie, ça se colle des patates, et c'est génial ! C'est génial par ce que c'est pensé pour l'être.
Côté casting on retrouve les interprètes habituels de ces héros, à l'exception de Edward Norton ici remplacé par Mark Ruffalo dans le rôle de Bruce Banner. Tous sont dans la plaque, même si on notera par moment quelques petits instants de flottement dans le jeu de Scarlett Johansson. Outre cela c'est un plaisir de voir la confrontation entre les caractères de Tony Stark et Thor. Captain America quant à lui demeure être moins coincé que dans le film qui lui était dédié. Tom Hiddleston est une nouvelle fois un Loki délicieusement malsain et vénéneux.
Pas grand chose à dire, le film le fait très bien lui-même. Difficile de bouder son plaisir, "Avengers" est un pur produit de divertissement et il remplit son contrat haut la main, voir plus encore. Les fans se régalent et les néophytes aussi. Alors vive les boucliers, les gros marteaux, les casques à cornes, les armures et les gros bonhommes verts !