Avengers Confidential : La Veuve noire et le Punisher par Greenbat85

La première partie démarrait plutôt bien pour un dessin animé destiné plutôt à des fans de comics; en posant un débat somme toute intéressant et d'actualité sur le traitement de la criminalité et notamment sur le trafic de drogue et d'armes. D'un coté Le Punisher, incarnation d'une justice arbitraire, forcément controversée, expéditive et personnelle, absolument réticent devant toutes institutions garantes de l'ordre public. De l'autre, l'organisation du Shield et Black Widow (La Veuve Noire) avec une vision moins court terme et plus soucieuse du sort des individus (victimes ou criminels), donc plus réglementée. L'un cible les petites frappes sans aucune retenue, assumant qu'une justice dent pour dent et vengeresse soit le meilleur moyen d'éviter que des "criminels" en liberté menacent de nouvelles personnes; il blâme les autorités pour leur supposé laxisme. L'autre cible la source véritable de financement des réseaux afin de couper définitivement la tête de l'hydre, les gros financeurs, et ainsi libérer ou décourager de leur traffic les vrais faux petits criminels qu'elle alimente, qui ne sont finalement pas loin d'individus ordinaires ayant mal tourné; justice lucide et plus efficace à terme mais pas convaincante aux yeux fissurés des courtermistes adeptes de faits divers au quotidien.

Pourtant, ce bon début va laisser complètement la place à une déplorable suite de péripéties sans âme, des répliques plates et des clichés dépassés comme si le ou les scénaristes avaient subi un accident tragique en cours de production et pour faute de budget n'avaient pas été remplacés par autre chose qu'une sorte de jukebox ou simulateur de scénario basé sur des décennies de répétition scénaristique. Peut-être dans une tentative de satisfaire les fans de The Punisher, le débat posé perd toute sa valeur au profit d'un probable parti-pris pour l'attitude rebelle-quoi-qu'il-arrive et d'une tolérance des "façons de faire" absolument déplacé et hors-sujet dans le contexte. La veuve noire devient une creuse parodie de permissivité écervelée tandis que le principal antagoniste est quant à lui un mélange visiblement schizophrène de tyran éclairé du XXème siècle et de vulgaire affairiste post-guerre-froide (au regard des répliques contradictoires de sa part qui se succèdent). Au milieu de cet indigeste spectacle à la déroute les séquences émotionnelles ne sont pas pour améliorer les choses lorsqu'on nous sert de la psychologie de comptoir pure et simple sinon la plus ridicule explication de comportement qui ait été donnée de voir même dans un Marvel.
Restera une animation correcte et un mélange agréable de réalisation nippone avec l'univers des comics Marvel. Mais c'est bien trop peu.

Je mets 2 étoiles pour l'introduction, 2 pour l'animation.