Endgame of stones
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Attention Spoilers
Après une fin d'Infinity War (2018) inédite pour le genre (cinématographique) et la franchise, dur était la tâche de composer une suite avec Endgame (2019). Comment faire aussi marquant qu’une déroute complète ? Car si tout le monde l’avait vu venir —la défaite des Avengers ne correspond qu'à la fin du second acte d’une histoire classique en trois parties et ce n’est pas le changement de titre d’Infinity War part II en Endgame qui trompera qui que ce soit—, la dynamique est ici différente. On a en effet eu le temps d’intégrer ce « bad ending » façon tragédie grecque : les valeureux guerriers vaincus par le destin inéluctable. Il y avait une certaine beauté amère là dedans. Et cela résonne à mon avis bien plus dans l’esprit des Européens que dans celui des Américains.
Du coup, notre moitié restante d’Avengers est brisée, mais surtout mauvaise perdante, et tue un Thanos affaibli dans un esprit revanchard. S’ensuit alors un imbroglio temporel pour récupérer les cailloux magiques dans le passé et tout réparer. Évidemment, dès qu’il s’agit de voyage dans le temps, le scénario ne tient plus debout, mais passons. Nos héros se séparent, revenant à un modèle d’histoire que je n’avais pas trop aimé dans Infinity War où chacun fait sa tambouille dans son coin. Et le rythme du film en pâtit, d’autant plus que la rédemption classique du troisième arc dont je parlais plus haut se retrouve gonflée sur tout un film de 3h ! C’est donc bien laborieux, même si chaque personnage ou presque a droit à son moment rédemption avec un proche, cliché mais émotionnellement satisfaisant.
Puis viennent les retrouvailles, et la confrontation finale avec Thanos-du-passé-revenu-dans-le-présent —qui a perdu au passage toute sa subtilité—, pour laquelle on fait revenir toute la bande du dernier film, plus les quinze autres personnages secondaires dont on avait oublié l’existence. Le pire d’entre eux étant la quasi omnipotente Captain Marvel, toute fraichement débarquée de son film (2019), qui se pointe une fois au début et une fois à la fin pour deux deus ex machina sans saveur. Non mais c’est gentil d’être passée.
Toujours est-il qu’après un début vraiment cool, notre grande bataille des Champs du Pelennor ressemble à un grand n’importe quoi, avec des magiciens, des blasters, des monstres, des guerriers Masai, des armures de combat, des dieux et un fucking cheval volant. À force de pousser le bouchon toujours plus loin dans les cross-overs, il a sauté et on se l'est pris dans la figure. Mon esprit a malheureusement lâché l’affaire à ce moment.
Du coup, je me suis moyennement senti concerné pour les funérailles d’Iron Man, moment destiné à nous arracher quelques larmes, qui m’ont juste rappelé que Robert Downey Jr est un humain comme un autre, et qu’il devient « too old for this shit ». À moins que ce soit juste moi qui soit too old pour le genre. Il faut dire, la présence à l'enterrement du Géant Vert, du raton laveur qui a la voix de Bradley Cooper et de l’homme-arbre n’aide pas non plus.
Bref, si Avengers: Endgame confirme bien la fin d’une ère du MCU, il ne transforme pas franchement l’essai d’Infinity War dans le genre sursaturé du film de super-héros. Renouveller pour mieux rester le même, pourrait-on dire.
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Créée
le 17 juin 2019
Critique lue 413 fois
3 j'aime
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