L'ère pèse, ça sent le moisi (surtout venant d'Ultron du cul).

Ce deuxième opus d'Avengers fait partie de cette catégorie de films qui n'emballent pas sans pour autant réellement énerver le spectateur moyen, celui qui s'est assis dans le fauteuil à votre gauche en mangeant bruyamment le popcorn qu'il vient d'acheter (ne nous en cachons pas, une part de ce type sommeil en chacun de nous, ça me fait mal de me l'avouer, mais il ne faut pas se voiler la vérité).

A ça, il faut que je rajoute que les super-héros, ce n'est pas tellement ma tasse de thé. Petit, je trouvais le concept excessivement stupide, puis en grandissant j'ai appris à accepter la chose, parfois même à l'apprécier.

L'Ere d'Ultron commence par un plan séquence mettant en scène nos héros que l'on ne présente plus, en train de caillasser les méchants du dernier opus pour récupérer le puissant sceptre de Loki. L'introduction n'est pas trop mal foutue, mais le tout le film est déjà là : action basique, mise en valeur des protagonistes chacun leur tour, et cassage de gueule final. Et c'est là un des gros problèmes de cet Avengers : il est trop répétitif.

L'enchaînement des scènes d'actions est trop rapides, et on essaie de profiter au maximum des quelques minutes durant lesquelles il nous est permis de respirer. Et même lors de ces moments de pause, la crédibilité du film est mise à l'épreuve, puisqu'on nous y sert un soupçon de romance assez incongru qui m'a laissé quelque peu dubitatif. Mais passons, c'est excusé.

Revenons en aux scènes d'action, puisqu'elles emplissent la quasi-totalité de ce métrage. Ce que je trouve dommage, c'est que chaque plan ne se concentre que sur un unique personnage.On voit le Captain taper un robot avec son bouclier. Puis on voit Thor taper un robot avec son marteau. Puis on voit Hawkeye taper un robot avec son arc. Puis on voit Iron Man taper sur un robot avec son armure. C'est quand même dommage, dans un film qui met en scène autant de super héros, de ne pas les voir se battre ensemble. Même à la fin, lorsqu'ils se retrouvent encerclés et sont tous visibles en même temps à l'écran, c'est la même histoire : à gauche, on voit Thor taper ses robots, au centre, c'est le Captain qui zigouille les siens, etc... Alors même si de temps à autre, on a le droit à une petite interaction pendant un combat, c'est finalement trop peu sur la durée totale du film.

Pas mal d'autres choses m'ont fait tiquer, à commencer par la manière dont sont matérialisées les données numériques... les boules lumineuses en hologramme, c'est très bien pour aller danser, mais allez donner ça à un vrai programmeur et il vous rira au nez... Pareil pour les ordinateurs, ça m'étonnerai qu'un type s'amuse à développer un programme sur ce genre de machines... ce genre de petit détails ne parvient pas encore à réellement m'énerver, mais allez savoir, à force de voir ça dans tous les films, je vais peut-être, un jour, finir par déchirer mes vêtements et à devenir vert... et encore, je ne parle pas de tous les halos bleutés et rougeâtres, quelle horreur, ils en ont foutu partout, ce genre de chose est au cinéma ce que le pissenlit est à une pelouse anglaise...

Question scénario, ça ne va pas très loin non plus. Je devrai plus parler de "prétexte à effets spéciaux" que de véritable scénario, mais à vrai dire, je m'y attendais un peu, après tout, Avengers reste un gros divertissement, le sait et l'assume.

Et puis, heureusement que le ton du film est finalement plutôt léger, avec une touche humoristique bienvenue et pas trop envahissante, ce qui lui permet de ne pas tomber dans une lourdeur similaire à celle atteinte par les Gardiens de la Galaxie.

Enfin, ajoutez à tout ça je n'ai jamais été emporté par ce que j'ai vu. Je ne me suis pas senti m'envoler, je n'ai pas eu l'impression de taper de robots, je n'ai pas été surpris une moindre fois, je n'ai pas ressenti la moindre émotion, j'ai vaguement ri trois ou quatre fois, je n'ai pas été tenu en haleine une moindre seconde, je n'ai rien trouvé de jouissif, je n'ai jamais vibré... alors, je comprends que le concept de réunion de super héros puisse attiser la curiosité de chacun, mais il va falloir m'expliquer comment un tel mythe a pu se créer autour d'Avengers...