J'y croyais pas mais...

Je réalise avec le recul que je me suis lancé dans ce film avec quelque part l'idée de lui coller 5 (6 au mieux). C'est comme ça, c'est... Vous savez ce pressentiment qu'on a souvent à propos d'un film et qui dans mon cas s'avère rarement erroné. Eh bien pour ce Avengers 2, ce pressentiment c'était un 5 = Propre mais globalement moyen.
Pourquoi ? Difficile à dire.
J'avais pourtant adhéré au premier volet comme pas mal de monde je pense, et pour cause, le film réalisait la performance non-négligeable d'éviter quasiment l'intégralité des innombrables pièges que sa nature, son titre et son aura lui tendaient.
Et dans le fond c'est peut-être ça la réponse, une sorte de "c'était trop beau pour qu'ils le refassent" me trainait dans la tête depuis l'instant même où j'ai entendu parler de "L'Ere d'Ultron".
Il faut dire au passage que ce titre a sans doute jouer un rôle parce que je trouve qu'il sent sérieusement le Transformers bien foireux non ?...

Bref, force est de constater que le film a su me faire sortir ce vilain jugement hâtif (et si souvent péremptoire) de la tête. Pour les mêmes raisons que son prédécesseur en fait. Ce délicat mélange entre questionnements fondamentaux et second degré parfaitement assumé, le tout sur fond de super-héros qui se foutent sur la gueule. Improbable mais toujours aussi plaisant en ce qui me concerne. The Avengers effleure ces questions philosophiques et parfois métaphysiques qu'entrainent naturellement les concepts de super-pouvoirs et d’héroïsme tout en restant grand public (contrairement à un Watchmen par exemple, que j'aime beaucoup hein..) et je trouve ça assez remarquable.
Inversement donc, il parvient à rester grand public sans être vide de toute substance comme pouvaient l’être les films de super-héros entre 1990 et 2005 notamment. (Qui a dit Batman & Robin ?!)
Donc il semble que Nolan ait définitivement révolutionné le genre, et même si J.Whedon n'a pas le génie de ce dernier, on le voit notamment à la profondeur tout de même relative du film, il prouve encore une fois qu'il est une pointure du genre.

Couleur de la licence oblige, il nous gratifie en plus d'une bonne dose d'humour et si R. Downey Jr avait déjà fait ses preuves dans ce domaine, je dois dire que Chris Hemsworth est la bonne surprise du casting sur ce point ! La pointe de dérision intégrée auparavant autour de sa mégalomanie de dieu vivant prend ici une dimension toute autre, et ce n'est pas pour me déplaire.

Au final, pourquoi 7 et pas 8 comme le premier ? Tout simplement parce qu'on perd ici l’intérêt scénaristique de la génèse d'une licence et que si tout le reste est à la hauteur voire un poil au-dessus, rien ne vient compenser cette perte là. Meme pas la présence d'Elizabeth Olsen, qui confirme film après film (je mets ma pièce sur un oscar dans les 5 ans).

Quoiqu'il en soit si vous avez aimez le premier, et plus généralement si vous aimez le genre mais que comme moi vous ne sentiez pas ce deuxième opus, lancez-vous, vous pourriez être (à nouveau) agréablement surpris.