L'animation Française se porte bien. On sort cent fois plus de projets qu'il y a quinze ans, et très peu de déchets. De quoi être fiers.
J'en ai encore eu la preuve hier après midi, devant cette jolie pépite.
Une présentation intrigante, un cours accéléré d'histoire alternative, et me voilà plongé dans cet univers Steampunk Franchouillard, au cœur d'une intrigue d'envergure mondiale.
Avril et le Monde Truqué ne révolutionne pas le genre, il est même très déférent. Servile, oserais-je dire... Sa trame on l'a déjà vue dans Steamboy et ses personnages gouailleurs et goguenards ont peuplé le cinéma français depuis toujours.
Mais quelle idée brillante que de confier à Tardi l'univers visuel et le chara-design ! On retrouve son trait épais mais sûr, son approche simple et précise des divers engins mécaniques et son utilisation d'une palette tristounette, parsemée d'éclats de couleurs pour mieux surprendre la rétine.
Il en résulte un film qu'on reconnaît sans jamais en avoir vu de tel.
De plus, le rythme est trépident, et un humour slapstick savamment dosé vient égayer ce sombre monde.
Si le film n'offre que très peu de secrets, il n'en omet pas d'être un regard sans concession sur l'espèce humaine. Polluante, guerrière, veule et stupide... Elle mérite une bonne leçon !
La dernière partie du métrage n'est pas sans évoquer V, la série de Kenneth Johnson. Nos héros font en effet face à une horde de lézards parlants ( "des varans !" ) qui clament vouloir donner un coup de patte.
Mais l'un des leaders, toute dernière victime de la violence perpétrée par Napoléon III, entend bien se venger une fois pour toute.
Il n'y a donc pas de Nazis dans ce 1941 alternatif mais la menace d'un génocide plane néanmoins. Et il faudra tout le courage d'un couple en devenir et d'un chat débonnaire pour en venir à bout !