Le quartier de Yopougon est un joyeux bazar coloré et plein de vie. C'est là que vit Aya. En attendant de réussir sa vie, elle pose un regard critique mais plein d'indulgence sur son entourage. Elle nous raconte les histoires et les petits riens de sa mère, son père, ses amies surtout, les garçons qui leur tournent autour, tout le quartier. Ce film ne raconte pas Aya. C'est Aya qui raconte Yopougon.
Alors forcément - point abordé à maintes reprises - Aya ne parle pas beaucoup d'elle et ça nous laisse un petit goût de trop peu. Elle semble regarder le monde autour d'elle sans trop y toucher. Mais la galerie de personnages qu'elle nous dépeint est si vivante qu'on se laisse finalement emporter.
Ici, on ne fait pas dans la grande cause. On nous glisse quelques discrètes allusions au capitalisme, à la fourberie du patronat et au fossé social qui se creuse si facilement, mais ce n'est pas la vocation de ce film. Il s'agit plutôt de se laisser guider dans un voyage plein d'une bonne humeur qui fait gentiment sourire.
Le graphisme ne renie en rien ses origines, au contraire. C'est une bande dessinée vivante qui se déroule sous nos yeux. L'animation se traîne un peu mais se rattrape sur quelques séquences plus dynamiques. Une imperfection qui a son charme et qui nous sort de l'ordinaire lisse et formaté des grands studios.
Sans être une véritable révélation, Aya de Yopougon est un petit film séduisant et sans prétention, truffé de situations cocasses et de répliques amusantes.