Azur et Asmar est véritablement un film tout public, à la fois simple et profond, léger et grave. On peut facilement être médusés par la beauté des graphismes, et par la poésie simple et délicate qui vibre tout au long du film.
Les codes du conte merveilleux sont clairement suivis, et d'une façon qui n'est pas pour me déplaire : chaque événement, attendu et parfois explicitement annoncé, est donné comme une étape rituelle que l'on a plaisir à suivre.
Les traits et les charmes propres à chaque « autre côté de la mer » sont vifs et délectables, tant sur le plan visuel que sonore. Le mélange des langues, en particulier, m'a charmé.
Mais ce qui est pour moi le plus admirable, c'est la beauté du mélange des cultures, de ces cultures : tout au long du film, la culture et le quotidien français / judéo-chrétiens / occidentaux / européens se mêle au monde arabe / musulman / sud-méditerranéen / voire proche-orient.
Ces deux sociétés sont à la fois critiquées et louées, on fait la part des choses de façon respectueuse et ouverte. On nous invite à réfléchir sur nos opinions et notre comportement quotidien sur ce thème toujours très actuel.
Au-delà même de ces deux cultures, le message tend à être universel, il appelle à la tolérance, à l'ouverture, au dialogue, à l'amour, au pardon, à la bienveillance.
Malgré la naïveté que certains y verront, ce film est un symbole d'espoir fort, et un outil pour refuser l'intolérance, la haine de l'autre ; l'autre qui n'a que peu de point commun avec nous, et qui pourtant est notre frère, notre mère, notre compagnon. Si niais et idéaliste que celui puisse paraître : nous ne sommes pas voués à nous haïr, ce n'est pas la haine que prônent d'abord nos morales, nos religions ou nos valeurs.