Ce film rassemble tous les petits plaisirs des vacances au soleil : les journées sans agenda, les apéros qui s'enchainent, le soleil écrasant, la sieste, la plage, la baignade, le plaisir de dormir moins (ou dé-) vêtu, les soirées simples mais joyeuses, la nature, et bien sûr, la séduction...
Le tout raconté à la façon de Marguerite Duras : un lieu inconnu, un séducteur inconnu ("L'Homme" d'après le générique de fin). On est plongé dans un univers (minimaliste) mais pourtant bien concret : la mer, les falaises, la plage, le bistrot. Mais cet endroit peut-être n'importe où. D'ailleurs les locaux ont un tel accent que cela pourrait se passer au Portugal, en Italie, ou en Grèce... Une tension planante, issue de l'atmosphère (la chaleur puis l'incendie), qui conduit ou porte l'action, ou bien qui en fait parfois l'écho (point culminant de l'incendie avec celui de la séduction). Une atmosphère et un symbole bien sûr. L'opposition entre l'eau de la mer (bleu, calme, prévisible, accueillant, reposant, etc.) et le feu (le danger, la destruction, l'évolution menancçante, etc.). A la fois un vide d'événement, mais un narration minutieuse des sentiments et des petits détails qui animent malgré tout pleinement ces journées d'abandon. Car si on aime les vacances, ce n'est pas tant parce que l'on n'y fait rien, mais parce que l'on y retrouve ces petits plaisirs (que l'on oublie une fois rentrés à la maison)...
Il y a un jeu intéressant sur le regard. L'incendie, on ne le voit toujours que très brièvement, et au loin... On sait que c'est grave et concret, mais on ne s'y intéresse pas en fin de compte. De même que cette séduction crève les yeux, mais les intéressés s'en détournent, n'en parlent pas, ne la voient pas tout de suite...