Babes
6.3
Babes

Film de Pamela Adlon (2024)

Le sempiternel et inusable décor de New York en toile de fond. Une comédie très dialoguée dont certains échanges portent sur le sens des choses et de la vie. Une tonalité légère et un côté pince-sans-rire. De prime abord, on se croirait presque dans un film de Woody Allen, lui qui a marqué le cinéma de la Grosse Pomme de son style inimitable. Mais la séquence d’introduction dément tout de suite cette impression qu’on aurait pu vite avoir. Celle-ci est certes assez drôle mais à la limite du trop, du poussif. En effet, l’humour potache voire graveleux de cette scène - qu’on retrouvera d’ailleurs de manière sporadique par la suite - lorgne sur le style tombé un peu désuétude des teen-movie de la fin des années 90 à la « American Pie » mais aussi des films de Judd Appatow ou du génial « Mes Meilleures amies » de Paul Feig. D’ailleurs, plus le film avance et plus c’est cette dernière inspiration qui va ressortir davantage et c’est tant mieux. Car « Babes » est (un peu et toutes proportions gardées) le « Mes meilleures amies » de la grossesse.


C’est un long-métrage très girly, il ne faut pas se le cacher, et qui laissera donc peut-être une partie de la gent masculine un peu à l’écart. On parle ici sans tabou ni politiquement correct de l’amitié féminine mais aussi des aléas, turpitudes et complications d’une grossesse. Avec humour et bonne humeur bien sûr car « Babes » ne vient jamais autant titiller la corde émotionnelle que nos zygomatiques. Il y a même une petite poignée de gags bien sentis et mémorables (comme la séquence des champignons hallucinogènes ou celle de l’amniocentèse) qui atteignent clairement leur objectif de faire rire le spectateur à gorge déployée. Et, sur le versant de l’amitié presque fusionnelle et en mode sororité, « Babes » offre aussi quelques passages emplis de tendresse. Le duo en tête d’affiche et l’énergie qu’il insuffle au film est également indéniable même si on ne les connait absolument pas hors des frontières américaines.


Si on passe donc un bon moment de comédie à l’américaine (car c’est clairement un film à l’humour typiquement US), tout cela n’en reste pas moins assez conventionnel, classique et déjà vu. On en a déjà vu des productions sur le sujet de la grossesse, de l’accouchement ou de la maternité voire de tout cela à la fois. De « Juno » à « En cloque, mode d’emploi » (justement de Judd Apatow), ce n’est pas un terrain vierge et on a déjà vu mieux. Avec « Babes », on a parfois l’impression d’un épisode de série télé tant c’est réalisé sans génie et que les décors restent similaires et pauvres sans jamais mettre en valeur la beauté de New York. Tout comme on ressent le refrain sur l’amitié comme une rengaine voire un passage obligé malgré l’alchimie entre les deux actrices. Quant au classique happy-end, il vient régler une dispute entre les deux copines comme dans une banale comédie romantique et n’était pas vraiment nécessaire. On est plus client de tout l’aspect comique qui marque la plupart du temps des points. Bref, une petite bobine sympathique mais pas franchement inoubliable ni remarquable, juste un bon moment avec quelques bonnes tranches de rire.


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JorikVesperhaven
6

Créée

le 4 juin 2024

Critique lue 63 fois

Rémy Fiers

Écrit par

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