The Boss Baby: Family Business offre à son grand-frère une suite réussie : s’il souffre d’une mise en place laborieuse que desservent des personnages adultes plutôt plats, il tend par la suite à recouvrer le dynamisme et la folie douce qui caractérisaient le volet original. La recette est la même, elle fonctionne, heureusement rehaussée de quelques nouveaux ingrédients tel ce poney frapadingue qui prend en grippe Tim et adore Theodore ; nous regretterons pourtant que le réalisateur ne cherche jamais à s’écarter d’une trajectoire balisée qui semble se reproduire à l’identique d’une production à l’autre et qui recopie sans vergogne The Boss Baby premier du nom (2017) – même course-poursuite, même investigation dans l’antre de l’ennemi, même menace à l’égard des familles, même sauvetage, même réconciliation et happy end mielleux. En résulte une curieuse impression de déjà-vu, contrebalancée par l’installation d’un nouveau terrain de jeu que porte une animation superbe, fluide et colorée.
La partition musicale signée Hans Zimmer et Steve Mazarro compose des variations sur les thèmes précédents ainsi que de nouveaux thèmes bienvenus ; elle participe de l’entrain général, garantie d’un divertissement familial attachant. Notons enfin que le film présente l’intérêt supplémentaire de condamner l’utilisation massive et aveugle des téléphones portables sous la forme d’une application diabolique qui change les parents en zombies irresponsables et les enfants en surdoués de l’informatique… Soit l’expression d’un regard critique qui recourt à la fiction et à l’humour pour dénoncer les travers de l’éducation aux États-Unis, et plus largement en Occident – on le suppose. Dommage que le long métrage applique quelque peu les tares qu’il pointe du doigt, à savoir l’utilisation du clip coloré que hache un montage charcutier pour ravir l’attention d’un public de moins en moins attentif ; il est tiraillé entre la fable et le « business » des familles.