Une heure dix sept c’est court, mais c’est suffisant pour s’en prendre plein la tronche.
Sans surprise, ce deuxième opus s’avère supérieur au premier, ne serait ce que sur le plan de l’action ou de l’efficacité ; avec un aspect formel beaucoup plus baroque et néanmoins maitrisé.
Misumi se fait plaisir et ça se voit : effusions —que dis-je !— geysers à gogo, empallages généreux, ralentis heureux, flottants et limites surréalistes. La musique, ainsi que la plupart des illustrations sonores se retrouvent plus en retrait que précédemment, comme pour souligner la mise hors du temps des instants de tension, et ça marche. En témoigne des scènes mémorables telles que celle du bain avec le petit Daigoro, ou encore la séquence de démonstration de charcutage des femmes ninjas.
Wakayama continue d’assurer en pourfendeur à rebrousse poil, le petit Hakihiro Tomikawa jouant Daigoro est trop choupi, le monde est toujours aussi débridé et la route est toujours semée d’embuches.
D’ailleurs c’est sympa cette construction de l’action basée sur la succession d’adversaires et de techniques diverses ; schéma qui fera plus tard les choux gras des développeurs de beat them all.
Bref, tout le monde s’éclate (ou se fait éclater) : les méchants se fendent la poire, ne savent plus sur quel pied danser et du coup ils laissent tomber les bras! Certains tendent l’oreille, d’autres piquent dans le nez et on finit par penser qu’ils vont finir par percer tellement ils crèvent à l’écran.
C’est un festival, j’vous dis. Et putain mais ce caddie ! MASAKA ce caddie ! Mais qu’est ce que c’est jouissif de le voir regorger de bonnes idées ! Regardez le film et vous rêverez d’aller faire vos courses avec, les champs d’application sont infinis.
L’enfant massacre est une tuerie, bourré de pépites et de bonnes idées plus instants saisissants et autres flottements tendus (la scène dans la cabane après le naufrage… !). Je regrette juste d’avoir entendu la voix du sage (@drélium) trop tard et d’avoir ainsi vu Shogun Assassin avant les Baby Cart, perdant du coup l’effet de surprise que ce deuxième film aurait pu susciter.
Ça m’apprendra à confondre les sens de lecture.