La musique, les mitraillettes et la gomme

Edgar Wright est un réalisateur à part dans le paysage cinématographique actuel. Celui qui s’est révélé avec l’excellente trilogie Cornetto (Shaun of the Dead, Hot Fuzz, Le Dernier Pub avant la fin du monde) mais aussi Scott Pilgrim vs The World, revient donc cette année avec Baby Driver, un film très attendu par ses fans et par les amateurs de films sortant un peu des sentiers battus.


Baby Driver démarre en trombe avec un braquage et une course-poursuite dantesque magnifiquement mise en scène par Edgar Wright, qui enchaîne avec un délicieux plan-séquence qui nous familiarise avec le héros. Le film commence à peine et le ton est déjà donné. On n’a pas à faire à un amateur. Ce « Baby » nous rappellera forcément un peu les personnages anonymes interprétés par Ryan O’Neal dans Driver (1978) puis Ryan Gosling dans Drive (2011), un chauffeur peu prolixe mais diablement efficace dans son job. Baby a une gueule d’ange, et pourtant il travaille avec les pires fripouilles et pour le compte d’un mystérieux cerveau interprété par Kevin Spacey.


Pour reprendre des termes que j’ai pu lire sur ce film, Baby Driver est ce qu’on appelle un « film de braquages musical ». La musique est omniprésente dans le film et enchaîne les tubes rock survitaminés, dans une folle symphonie nourrie par les tirs de mitraillette et le crissement des pneus. Fou, délirant, décomplexé et au rythme très soutenu, Baby Driver suit la voie tracée par les précédents films d’Edgar Wright pour proposer cette savoureuse comédie d’action très rafraîchissante, qui rappellera par moments un certain True Romance.


Toutefois, même si on passe un très bon moment, qu’on s’amuse à capturer les bonnes trouvailles, à se délecter de la qualité indubitable de la réalisation d’Edgar Wright, on se dit qu’il manque ce petit truc pour vraiment être scotché et prendre une claque. Là où les films de la trilogie Cornetto me surprenaient par leur qualité mais aussi leur écriture et leur capacité à développer des thématiques larges et intéressantes, Baby Driver s’apparente davantage à un simple exercice de style, certes réussi, mais qui frustre par le fait de ne pas aller plus en profondeur.


Mais il n’y a pas de doutes sur le fait que Baby Driver est un film réussi, qui change et propose un instant de cinéma intense, accompagné d’une playlist de qualité qui, pour sûr, vous donnera envie, à la sortie, de prendre le volant avec la musique à fond les ballons.

JKDZ29
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le 22 juil. 2017

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