Baby Driver n’est pas un diesel. Pas besoin d’une longue introduction pour nous faire rentrer dans l’action et commencer à régaler le spectateur. Comme à son habitude, Edgar Wright bricole avec précision ses plans et son montage nerveux , mais cette fois-ci, il ne le fait pas uniquement au service du rire, mais plutôt d’une action impressionnante, millimétrée, et dotée d’un aspect old-school qui rappellera aux amateurs certains spectacles de cascadeurs. Les scènes d’action de Baby Driver, nombreuses et savamment distillées tout au long du film, arrivent d’ailleurs à être décomplexées sans basculer dans un côté over-the-top, leur conférant un vrai charme et un certain réalisme, qui contribuent à l’immersion.
Mais Baby Driver, ce n’est pas que ça. C’est aussi une écriture au cordeau, arrivant à tenir en haleine en dosant précisément action, tension, et humour. Les personnages ne sont pas en reste : même avec une présence minimale, la qualité de l’écriture et les astuces visuelles pour permettre de les caractériser leur donnent à tous une personnalité forte, tout en les rendant reconnaissables et attachants. Et Edgar Wright nous prouve, une fois de plus, qu’il sait finir ses longs-métrages de manière assez parfaite et souvent couillue.
Tout ceci est bien aidé par un casting 5 étoiles, peuplé d’acteurs talentueux et de renom qui semblent tous beaucoup s’amuser. Et, même si c’est loin d’être son premier job devant la caméra, je dois avouer qu’Ansel Elgort est la grande révélation du film, avec un charme à l’ancienne auquel il est difficile de résister. Il n’est absolument pas ridicule, même face à des acteurs beaucoup plus vieux et expérimentés.
A l’instar des Gardiens de la Galaxie, Baby Driver utilise beaucoup la musique, mais de manière un peu moins gimmicky que dans les films de James Gunn. Ici, la musique ne sert pas forcément à faire cool ou à donner un cachet 70’s au film, mais est un squelette au montage et aux mouvements de caméra, rythmés sur elle, et qui permet de faire ressentir au spectateur toute l’importance qu’elle revêt pour Baby.
J’espère de tout cœur que Baby Driver ne connaîtra pas le même échec en salle que le dernier film hollywoodien d’Edgar Wright, le désormais culte Scott Pilgrim VS The World. Il mérite un succès populaire international, et j’ai encore envie de le voir aux manettes de gros films populaires mais intelligents comme celui-ci, car il est décidément un des meilleurs et plus inventifs jeunes réalisateurs du moment.
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